LE FRANÇAIS REDEVIENT UNE PRIORITÉ
✓ Service en français dans les commerces ✓ Un guichet unique pour les immigrants ✓ Un ministère de la Langue
La réforme de la loi 101 créera un nouveau ministère chargé de défendre la langue française, un guichet unique pour la francisation des immigrants ainsi qu’un recours contre les commerçants qui refusent de servir leurs clients dans la langue de Molière.
Dans le cadre de la révision de la Charte de la langue française, qui sera dévoilée aujourd’hui, le ministre Simon Jolin-barrette annoncera la création d’un nouveau ministère de la Langue française.
Fin avril, Radio-canada rapportait que cette idée faisait l’objet d’intenses débats au Conseil des ministres. Le gouvernement Legault a finalement décidé d’aller de l’avant.
COMMERCES ET IMMIGRATION
Intitulée « Loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français », la pièce législative visera également à assurer un service en français dans les commerces.
Québec n’entend pas interdire le fameux « Bonjour-hi », qui a fait débat au cours des dernières années, mais proposera un processus de plaintes contre les commerçants incapables de servir leur clientèle dans la langue officielle.
En matière d’immigration, un guichet unique verra le jour afin d’harmoniser les services d’accueil et de francisation. Pour le moment, les nouveaux arrivants doivent frapper à trois portes distinctes, fait-on valoir. Québec souhaite ainsi mieux accompagner les immigrants dans leur parcours d’intégration.
En 2017, la vérificatrice générale dressait un constat d’échec pour la francisation des néo-québécois : seulement le tiers des non-francophones étaient inscrits et 90 % de ceux qui complétaient les cours étaient incapables de fonctionner en français.
Finalement, le gouvernement Legault devrait aussi annoncer la dissolution du Conseil supérieur de la langue française. Celui-ci sera remplacé par un commissaire indépendant, qui aura le pouvoir d’enquêter sur la situation du français au Québec.
UNE VINGTAINE DE MESURES MAJEURES
De larges pans de la réforme demeurent toutefois à dévoiler. Le projet de loi devrait contenir un peu plus d’une vingtaine de mesures majeures, notamment sur la langue d’affichage et sur la fréquentation des cégeps anglophones.
Finalement, comme le rapportait notre Bureau parlementaire hier, Québec veut revoir le statut des municipalités bilingues qui n’ont plus 50 % de citoyens anglophones, comme le prévoit la loi. Sur ce point, la CAQ aura l’appui du PQ.
Le député péquiste Sylvain Gaudreault a déclaré hier qu’il est inacceptable « qu’une municipalité ait un statut bilingue quand il y a 12 % de la population qui parle anglais », comme dans le cas de Rosemère.