Des travailleurs essentiels, selon les patrons
Sans l’apport de travailleurs sans formation spécifique, des responsables des laboratoires provinciaux affirment qu’ils n’auraient pas été en mesure de traverser la dernière année.
« Si on enlève les quelque 40 [techniciens de classe B] attitrés à la COVID-19, ce serait complètement invivable. Ça nous a permis de sauver le laboratoire », explique Sophie Lépine, directrice adjointe d’optilab, pour la grappe Laval-laurentides-lanaudière.
Lors d’une visite du laboratoire de la
Cité-de-la-santé, à Laval, Le
Journal a pu constater que les techniciens de classe B, notamment recrutés par la plateforme
Je contribue, s’occupent de toute la chaîne d’analyse des tests de dépistage de la COVID-19, par exemple. Un technologiste médical est responsable de valider les résultats à la fin.
LE TRIPLE
Ici, 49 personnes sans formation collégiale spécifique ont été embauchées dans la dernière année. C’est le triple de l’équipe habituellement en place.
« On ne prend pas n’importe qui. Les élus ont souvent une autre formation reliée aux sciences de la santé. L’un étudie même au doctorat en biologie », assure Mme Lépine. « Ils ont une formation quand on les embauche, on s’assure de leurs compétences avant de les laisser travailler seuls [...] Et chacune des personnes à chacune des étapes valide en quelque sorte le travail de l’autre », poursuit la coordonnatrice technique Guylaine Robert.
PÉNURIE ÉNORME
« La pénurie est énorme », poursuit-elle. Pour la grappe Laval-laurentides-lanaudière, les besoins se chiffrent à plus de 80 technologistes.
Au CHUM, la porte-parole Lucie Dufresne écrit que le laboratoire a « procédé à l’embauche de tous les technologistes qui répondaient aux exigences », soit une trentaine l’an dernier. Mais les besoins étaient de loin supérieurs, poursuit-elle.
Selon Mme Lépine, les diplômés ne sont pas assez nombreux et les hôpitaux se les arrachent.
Pour sa part, le ministère de la Santé et des Services sociaux soutient que même si les techniciens de classe B ont augmenté, ils sont encore beaucoup moins nombreux à temps complet que les technologistes.