QS, l’argent, les juifs et un Uruguayen
Je viens de passer des journées délicieusement divertissantes. Je vous raconte.
L’affaire s’est déroulée en trois temps.
Le 1er mai, je publie une chronique sur la zizanie créée au sein de Québec solidaire (QS) par les obsédés de la race du Collectif antiraciste décolonial (CAD), qui fonctionnent à coups de menaces et d’intimidation.
Puis, le 6 mai, je publie une chronique dans laquelle j’imagine une personne d’origine haïtienne qui, sans nier le racisme, dit son ras-le-bol d’être toujours dépeinte comme une victime par ces fanatiques.
ANTISÉMITE
Un copain très érudit m’apprend que mon procédé est une figure de style appelée « sermocination », cas particulier de la prosopopée. Eh ben…
Les lecteurs habituels du Journal ont très majoritairement adoré. La wokerie locale, elle, a grimpé aux rideaux.
Comme je ne suis pas sur les réseaux sociaux, je ne vois rien.
On me rapporte que parmi les plus remués par mon article se trouve un certain Walter Innocent Jr, membre de ce CAD au sein de QS.
Dans la lettre qu’il m’envoie, il lâche la crotte puante que voici :
« M. Facal, sachez que je ne supporte pas non plus les Blancs lâches qui banalisent l’esclavagisme sous prétexte que celui-ci remonte à un passé très lointain, mais ne font jamais allusion à l’holocauste, de crainte de faire face à la force économique des Juifs. »
Eh oui, nous y revoilà : le vieux cliché antisémite du pouvoir financier juif qui tirerait les ficelles dans l’ombre.
Un organisme de la communauté juive intervient alors auprès du CAD de QS, qui, sentant la soupe chaude, s’empresse de s’excuser « pour des propos antisémites que nous n’avions pas décelés ».
On précise : « Des propos qui insinuent que les juifs collectivement détiennent un certain pouvoir économique sont les plus vieux amalgames antisémites au monde. De surcroît, dire que les communautés juives usent de ce prétendu pouvoir pour se protéger remet la faute sur les victimes juives et relève d’une profonde manipulation de l’histoire ».
M. Innocent efface donc son propos. Mais mes anges gardiens avaient eu le temps de me faire parvenir de jolies captures d’écran.
Le CAD de QS resserre ensuite les rangs autour du « pauvre » M. Innocent.
« Construire la paix et la tolérance, c’est accepter ses erreurs et reconnaître la blessure chez l’autre. Beau geste d’humilité et d’écoute », dit un militant. Touchant, non ?
« J’ai parlé avec l’auteur et c’est cette rectification qui représente effectivement le fond de sa pensée », dit une autre.
Sérieusement ?
VERTU ?
Nous connaissons les sinistres penchants antisémites d’une partie de l’extrême droite.
On devrait s’intéresser plus à ceux d’une partie de l’extrême gauche, relevés par d’éminents historiens, comme Zeev Sternhell.
Soulignant mes origines uruguayennes, M. Innocent écrit aussi : « Votre comportement est typique de l’immigrant qui désire être plus Québécois qu’un Tremblay ».
Bref, pour lui, le « bon » immigrant ne devrait pas essayer d’être trop québécois.
Il faut toujours se méfier des donneurs de leçons drapés dans la vertu, vous ne trouvez pas ?