Une poudrière sur le point d’exploser
La communauté internationale craint qu’une guerre n’éclate
JÉRUSALEM (AFP) | Près de 1500 roquettes tirées vers Israël, des frappes continues sur la bande de Gaza et au moins 74 morts depuis lundi : l’affrontement entre le Hamas et l’état hébreu ne montrait aucun signe d’apaisement hier et fait désormais craindre une guerre.
Peu après minuit, les alertes à la roquette ont repris dans le sud du pays, mais aussi dans la métropole Tel-aviv et pour la première fois depuis le début de l’escalade lundi, jusque dans le nord du pays.
Pendant ce temps, l’aviation israélienne frappait des positions du Hamas dans la bande de Gaza, microterritoire palestinien peuplé de deux millions d’habitants, ciblant entre autres des locaux liés aux opérations de « contre-renseignement » du Hamas et la résidence d’iyad Tayeb, un commandant du mouvement.
17 ENFANTS TUÉS
Le mouvement islamiste avait annoncé la veille le décès de Wael Issa, chef de sa branche militaire pour la ville de Gaza, la principale de ce territoire palestinien, tandis que les services de renseignement intérieurs israéliens ont annoncé le décès de trois autres ténors de l’organisation.
L’aviation israélienne a aussi pulvérisé une tour de plus de dix étages abritant des bureaux de la chaîne palestinienne Al-aqsa, créée il y a quelques années par le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, où le dernier bilan fait état de 67 morts, dont 17 enfants, et près de 400 blessés.
« En représailles au raid sur la tour Al-shorouk et à la mort d’un groupe de dirigeants », le Hamas a lancé plus d’une centaine de roquettes vers Israël dont plusieurs ont été interceptées par le bouclier antimissile.
Ces nouvelles frappes ont fait passer à environ 1500 le nombre de roquettes tirées vers l’état hébreu depuis le début de la semaine par différents groupes armés.
Et le bilan est passé à sept morts côté israélien, pour un total d’au moins 74 morts et des centaines de blessés en un peu plus de deux jours dans les deux camps.
ESCALADE D’AFFRONTEMENTS
Israël et le Hamas se dirigent vers une « guerre à grande échelle », a alerté mardi l’émissaire de L’ONU pour le Proche-orient Tor Wennesland : « Une guerre à Gaza serait dévastatrice et ce sont les gens ordinaires qui en paieraient le prix », dans ce microterritoire palestinien de deux millions d’habitants sous blocus, miné par un taux de chômage avoisinant 50 %.
Face à cette intensification des combats, une nouvelle réunion en urgence du Conseil de sécurité de L’ONU pour vendredi a été demandée. Cette session, qui sera publique et à laquelle devraient participer Israël et les Palestiniens, sera la troisième du Conseil depuis lundi.
Lors des deux premières visioconférences, tenues à huis clos, les États-unis se sont opposés à l’adoption d’une déclaration commune du Conseil de sécurité visant à faire arrêter les affrontements, la jugeant « contre-productive » à ce stade, selon des diplomates.
TENTATIVE POUR CALMER LE JEU
Washington a toutefois annoncé hier soir l’envoi d’un émissaire en Israël et dans les Territoires palestiniens pour exhorter une nouvelle fois à la « désescalade », tandis que la Russie a appelé à une réunion d’urgence du Quartet sur le ProcheOrient (Union européenne, Russie, USA, ONU).
Mais le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui s’est entretenu au téléphone en soirée avec le président américain, Joe Biden, a dit vouloir continuer à frapper et affaiblir les capacités militaires du Hamas.
Le président palestinien, Mahmoud Abbas, s’est aussi entretenu avec Joe Biden, mais pour lui demander de faire cesser les attaques israéliennes.