Hydro sur le point de frapper un coup de circuit à New York
Un gigantesque contrat d’approvisionnement pourrait bientôt être conclu
Broadway, Times Square ou l’empire State Building, New York ne manque pas de lumière et HydroQuébec s’attaque à cet énorme marché en déposant une offre hier matin pour fournir de l’électricité verte dans le Big Apple.
Les détails financiers du contrat que conclurait Hydro-québec ne sont pas connus, mais il pourrait s’agir de son plus grand coup à l’exportation. La société d’état fournirait jusqu’à 10,4 térawattheures (TWH) sur 25 ans, ce qui représente environ le cinquième de la consommation de la plus grande ville américaine.
En comparaison, Hydro-québec a déjà confirmé qu’il va fournir 9,45 TWH au Massachusetts dans un contrat étalé sur 20 ans et évalué à 10 milliards $.
DÉMARCHES TRÈS AVANCÉES
Les autorités new-yorkaises devront faire leur choix lors du troisième trimestre de cette année. C’est à ce moment qu’on saura si Hydro-québec a réussi à charmer les autorités américaines avec leur offre « d’énergie verte et renouvelable ».
Si la société d’état obtient le contrat, la mise en service se fera en 2025.
« Le projet est en avance aux États-unis, ça veut dire que la construction pourrait commencer immédiatement », a assuré Lynn St-laurent, porte-parole d’hydro-québec, en entrevue avec Le Journal.
Aux États-unis, Hydro et son partenaire américain Transmission Developpers construiraient une ligne d’une longueur de 545 kilomètres. Elle serait souterraine et sous-marine alors que certaines portions passeraient même sous le lac Champlain et le fleuve Hudson. Au final, Hydro pourrait alimenter 1,2 million de clients.
Au Québec, Hydro entend construire une ligne souterraine de 60 kilomètres, du poste de Hertel de La Prairie jusqu’à la frontière américaine pour connecter le réseau québécois avec l’état de New York. Les consultations publiques vont commencer lors des prochaines semaines.
RÉDUIRE LES GES
Selon Hydro, le projet proposé permettra de diminuer le bilan de gaz à effet de serre (GES) de notre imposant voisin qui compte encore beaucoup sur l’énergie fossile pour produire son électricité.
« Ça permettrait de réduire énormément les GES surtout dans le sud de l’état, où de 85 à 90 % des approvisionnements en électricité de la ville de New York vont provenir de sources fossiles après la fermeture d’une centrale nucléaire », a estimé Gary Sutherland, délégué commercial.
Hydro-québec souligne que cet apport d’énergie va réduire les émissions de GES d’environ 3,9 millions de tonnes métriques annuellement, ce qui équivaut à 44 % des voitures des rues de New York.
La société d’état se dit prête pour un tel contrat. En octobre dernier, Hydro disposait de surplus qui étaient évalués à 32 TWH.
Rappelons que plusieurs fois, le maire Bill de Blasio et le gouverneur de l’état de New York, Andrew Cuomo, avaient manifesté leur intérêt envers Hydro-québec. Ce dernier souhaitant accélérer « le développement des infrastructures nécessaires à la transmission d’électricité » en provenance du Québec.
Selon Hydro, l’infrastructure devrait créer plus de 1400 emplois de chantier dans l’état de New York et entraîner des retombées économiques estimées à environ 50 milliards $ pour l’état entre 2021 et 2050.