Le Journal de Quebec

Pas de consensus sur les effets de la fermeture de la ligne 5 d’enbridge

- ANNE-CAROLINE DESPLANQUE­S ET OLIVIER BOURQUE

Est-ce que la fermeture de la ligne 5 amènera une mauvaise surprise à la pompe pour les automobili­stes ? Là-dessus, les experts ne s’entendent pas, a constaté Le Journal.

« La fermeture de la ligne 5 perturbera­it gravement l’approvisio­nnement en carburant et ferait grimper le prix que les consommate­urs paient partout au Québec et en Ontario », ont plaidé les avocats d’ottawa dans un mémoire déposé devant la cour fédérale du district Ouest du Michigan, mardi.

Ce qu’il faut savoir, c’est que le prix du brut est négocié en Bourse. Mais après, plusieurs autres facteurs influencen­t le prix à la pompe, rappelle Bob Larocque, président de l’associatio­n canadienne des carburants.

« Les raffinerie­s devront payer plus cher pour faire venir leur pétrole par trains, camions ou bateaux. Donc, inévitable­ment les raffineurs vont refiler la facture aux consommate­urs », assure-t-il.

AUTRE PIPELINE RÉACTIVÉ ?

Mais ce n’est pas ce que croient deux spécialist­es des questions énergétiqu­es consultés par Le Journal.

« Pour le Québec, il n’y aura pas trop d’impact, surtout pas sur le prix. Ça fait seulement depuis six ans qu’on s’approvisio­nne avec le pétrole de l’ouest. Avant, on importait notre pétrole et il arrivait par bateau. Cela dit, on risque de réactiver la ligne Portland-montréal pour assurer notre approvisio­nnement », croit Jean-thomas Bernard, professeur à l’université d’ottawa.

Même son de cloche pour Pierre-olivier Pineau, professeur à HEC Montréal. « À la pompe, il ne devrait pas y avoir de changement­s majeurs. Tout comme le prix n’avait pas baissé quand on a inversé la ligne entre l’ontario et le Québec en 2015 », a-t-il écrit par courriel au Journal.

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