Le Journal de Quebec

Les impacts du travail d’un ado sur les impôts de ses parents

- Daniel Germain daniel.germain c @quebecorme­dia.com

Avec la fin de l’année scolaire et l’été qui approche, des adolescent­s se préparent à faire leurs premiers pas sur le marché de l’emploi. Voilà une étape qui peut susciter quelques interrogat­ions de nature fiscale chez leurs parents.

C’est le cas de notre lectrice Véronique dont la fille de 15 ans désire travailler durant la belle saison.

Elle se demande si son enfant devra faire une déclaratio­n de revenus au printemps prochain.

« Sinon, dois-je rapporter ses revenus sur mes rapports d’impôt ? Y a-t-il un maximum qu’elle peut gagner sans avoir à déclarer ? Comment son revenu va-t-il affecter le mien, incluant le soutien aux enfants ? » s’interroge Véronique.

LES AVANTAGES DE DÉCLARER

Quand ils occupent un emploi d’été, les jeunes ne gagnent généraleme­nt pas assez pour payer de l’impôt. Ils sont tranquille­s aussi longtemps qu’ils ne s’approchent pas des 14 000 dollars, le niveau de revenu à partir duquel le fisc commence à s’intéresser à quelqu’un.

Les ados sont donc dispensés de devoir rapporter au fisc les sommes gagnées à flipper des boulettes ou à laver des autos, mais ils ont néanmoins intérêt à le faire.

Un travailleu­r de moins de 18 ans peut accumuler ses premiers droits de cotisation­s REER malgré ses revenus modestes, pour peu que ces derniers soient déclarés. Conseil en passant : à cet âge, on ne doit surtout pas s’empresser de combler cet espace « REER », mieux vaut le conserver pour plus tard, pour ces années où le fisc ne fera plus de cadeaux.

CRÉDIT POUR CERTAINES FAMILLES

Même si cette jeune main-d’oeuvre n’a pas à se soucier de l’ogre fiscal, ça ne veut pas dire qu’on ne prélèvera pas d’impôt sur sa paye. Il y a toujours des employeurs qui s’obstinent à le faire, alors que ce n’est pas une obligation.

Cela oblige le jeune contribuab­le à demander un remboursem­ent, et pour ça, il doit produire une déclaratio­n fiscale le printemps suivant.

Est-ce que la rétributio­n d’un adolescent peut avoir un impact sur la situation fiscale d’un parent ? Oui, mais uniquement dans le cas des ménages monoparent­aux. Les revenus de l’enfant réduisent le « crédit d’impôt pour personne à charge admissible ». Seuls les parents sans conjoint peuvent réclamer ce crédit fédéral.

Le crédit équivaut à 15 % du montant de base (13 229 $ en 2020). Le revenu de l’enfant est soustrait de ce montant qui sert au calcul. Le crédit, selon les paramètres de 2020, est plafonné à 1657 dollars au Québec en raison de l’abattement fédéral.

« Quand un parent a plus d’un enfant à sa charge, il ne peut demander le crédit que pour un seul d’entre eux. Il est plus avantageux de demander le crédit pour celui qui gagne les plus faibles revenus », précise Andrée Germain, directrice principale, fiscalité, chez Raymond Chabot Grant Thornton.

Pour le reste, les parents peuvent fièrement regarder leur progénitur­e faire ses premiers pas sur le marché du travail, et ce, sans craindre de perdre leurs allocation­s familiales.

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