Le Journal de Quebec

Faire semblant serait-il la solution ?

- LOUISE DESCHÂTELE­T T louise.deschatele­ts@quebecorme­dia..co

Je ne comprends plus ce qui m’arrive et j’aurais besoin d’un conseil pour m’orienter et me faciliter la vie. Juste avant la pandémie, je m’étais promis d’entreprend­re une sérieuse remise en question de mon couple. Mariée depuis 14 ans à un homme pour qui l’organisati­on d’une vie familiale a toujours été inexistant­e, j’en étais arrivée à un état d’extrême fatigue.

Le rythme que ça m’imposait, vu qu’on a deux enfants de 9 et 6 ans, me pesait de plus en plus. Avec mon travail à l’extérieur cinq jours par semaine auquel s’ajoutaient les activités du samedi des enfants ainsi que le ménage et le lavage, je ne voyais jamais l’apparence d’un jour de congé.

Quand je faisais une montée de lait, mon mari se mettait à la tâche et les enfants faisaient aussi un petit bout de ménage dans leur chambre, mais ça s’arrêtait là. Et le rythme d’avant reprenait de plus belle ensuite. J’aurais pu les laisser s’organiser avec le fouillis ambiant, mais comme c’est moi que ça déprimait le plus, c’est moi qui reprenais le collier.

La pandémie est arrivée en plein démarrage de ma remise en question et j’ai mis ça sur la glace. Tous deux en télétravai­l, mon mari et moi, et les enfants souvent à la maison, je n’ai plus fait attention à l’état des lieux pendant plusieurs mois, jusqu’à ce que nous retournion­s tous deux au bureau, et les enfants à l’école. Puis tout est redevenu comme avant, sauf pour les activités des enfants qui elles, n’ont pas repris.

Tout ça pour vous dire que depuis un peu plus de deux mois, je me retrouve dans le même marasme qu’avant, et je déprime. Je me sens esclave de mon monde sans savoir comment faire pour obtenir un engagement de leur part qui dure plus de deux semaines.

C’est quoi ma solution ? Endurer mon sort jusqu’à ce que mort s’ensuive ? Ou me résigner à perdre patience régulièrem­ent pour parvenir à me faire comprendre ? Dans l’une comme dans l’autre situation, je suis perdante. Est-ce normal que ce soit ainsi ? Y a-t-il des femmes qui ont trouvé une solution que, pour ma part, je ne vois pas ?

Marie T.

Je vais vous resservir ce que je dis souvent : à force de répéter la même erreur, vous ne pouvez pas vous attendre à un résultat différent. D’abord, on n’endure pas un sort qui nous rend malheureux et qui nous déprime. Ne pas dire ce qu’on ressent, c’est comme ouvrir tout grand son coeur pour que les autres abusent.

Par ailleurs, comme il semble que vos trois élèves oublient vite les leçons données, il faut développer des moyens pour leur tenir la mémoire en alerte de façon permanente. Avec le concours du papa, qui est au premier chef responsabl­e de vos états d’âme, il faut vous asseoir en comité restreint pour dresser un programme organisati­onnel délimitant les tâches de chacun, pour ensuite l’afficher dans un lieu de la maison où tout le monde s’attarde quotidienn­ement, par exemple la porte du frigo. Et bien sûr réagir dès que le programme n’est pas respecté.

Le droit de ne pas vouloir d’enfant appartient à chaque femme

À celle qui se plaignait de recevoir des commentair­es dérangeant­s quand elle affichait son absence de volonté d’avoir des enfants, je dis ceci: Moi et mon conjoint, on n’en a jamais voulu. Ma mère me disait « Tu as bien le temps de changer d’idée! »

On a été jugés par quelques proches, et certains couples d’amis qui avaient des enfants nous ont mis de côté. Mais en 31 ans de vie de couple, on n’a jamais douté de notre choix. Donc, ce choix existe.

Carole et Daniel

Certes, il existe, puisque je l’ai moi-même fait. L’important étant d’être convaincu de ce qu’on veut pour ne pas se laisser ébranler par l’insistance de quiconque.

Ne pas prendre une décision, c’est en prendre une.

– Harvey Cox

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada