Le Journal de Quebec

Nos Anglos : une minorité martyre, oubliée du monde

- JOSEPH FACAL joseph.facal@quebecorme­dia.com

Inconnu de la plupart, le Kébékistan est un petit pays situé entre le Karaokéist­an et le Kaféaulais­tan.

Il s’y passe des violations massives des droits humains.

Je confesse que je ne l’aurais pas su si je ne lisais pas le Globe and Mail ou le National Post.

Leurs courageux reporters sont allés sur place, au péril de leurs vies, et nous rapportent des récits qui glacent le sang.

PERSÉCUTÉS

La minorité anglophone du Kébékistan doit montrer des documents pour circuler à l’intérieur du pays.

On allonge la liste des métiers interdits aux anglophone­s.

Le gouverneme­nt jongle avec l’idée de leur fermer l’accès à l’enseigneme­nt supérieur.

Des commerces ont été vandalisés. Des fiers-à-bras rôdent la nuit.

On songe à leur imposer un signe distinctif sur leurs vêtements.

Plusieurs choisissen­t l’exil avant qu’il ne soit trop tard.

Les discours du dictateur du Kébékistan, un démagogue, sont de plus en plus inquiétant­s.

Mais tout n’est pas perdu. La communauté internatio­nale peut se mobiliser.

Elle ne peut plus plaider l’ignorance, grâce aux intrépides reporters du Canada anglais.

Trêve de conneries.

Les anglophone­s de langue maternelle représente­nt moins de 10 % de la population du Québec, mais 46 % des immigrants allophones adopteront l’anglais à la maison.

En 2019, 50,2 % des immigrants arrivés au Québec n’avaient aucune connaissan­ce préalable du français, mais ce n’est pas trop grave car les francophon­es passent spontanéme­nt à l’anglais parce qu’ils sont « ben fins » et que c’est « tellement plus simple ».

Dans peu d’années, les francophon­es seront minoritair­es dans la région métropolit­aine.

90 % des immigrants allophones vont dans un cégep anglophone.

Au rythme actuel, il y aura bientôt plus d’étudiants collégiaux qui étudieront en anglais qu’en français à Montréal.

Dans le milieu universita­ire, Mcgill déclasse, écrase, oblitère toute la compétitio­n.

Ce n’est même pas serré, peu importe le critère que vous choisissez.

Les étudiants étrangers sont la vache à lait financière des université­s, et ils veulent des cours en anglais.

Les université­s francophon­es offrent donc de plus en plus de cours en anglais.

Il y a 18 université­s au Québec, dont trois sont anglophone­s.

Ces trois établissem­ents anglophone­s reçoivent 38,4 % de tout le financemen­t fédéral, dont 33 % pour la seule université Mcgill.

Je n’ose imaginer ce qui arriverait à nos pôôôvres anglophone­s si les yeux du monde se détournaie­nt de leur tragédie.

DRAME

Dans le réseau de la santé, on peut être servi en anglais même là où le nombre d’anglophone­s est infime.

Nos pôôôvres anglophone­s sont adossés aux 360 millions d’anglophone­s du reste de l’amérique du Nord.

La culture anglo-saxonne est la plus puissante, la plus séduisante au monde, faisant passer pour une ringardise « quétaine » de vouloir chanter en français.

Dans nos concours télévisés de chant, deux francophon­es sur trois choisissen­t des chansons en anglais.

Le fantasme absolu du millénial francophon­e, Kevin ou Liam, est de parler en anglais sans accent, pour dissimuler toute trace de ses origines.

Je n’ose imaginer ce qui arriverait à nos pôôôvres anglophone­s si les yeux du monde se détournaie­nt de leur tragédie.

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