Nos Anglos : une minorité martyre, oubliée du monde
Inconnu de la plupart, le Kébékistan est un petit pays situé entre le Karaokéistan et le Kaféaulaistan.
Il s’y passe des violations massives des droits humains.
Je confesse que je ne l’aurais pas su si je ne lisais pas le Globe and Mail ou le National Post.
Leurs courageux reporters sont allés sur place, au péril de leurs vies, et nous rapportent des récits qui glacent le sang.
PERSÉCUTÉS
La minorité anglophone du Kébékistan doit montrer des documents pour circuler à l’intérieur du pays.
On allonge la liste des métiers interdits aux anglophones.
Le gouvernement jongle avec l’idée de leur fermer l’accès à l’enseignement supérieur.
Des commerces ont été vandalisés. Des fiers-à-bras rôdent la nuit.
On songe à leur imposer un signe distinctif sur leurs vêtements.
Plusieurs choisissent l’exil avant qu’il ne soit trop tard.
Les discours du dictateur du Kébékistan, un démagogue, sont de plus en plus inquiétants.
Mais tout n’est pas perdu. La communauté internationale peut se mobiliser.
Elle ne peut plus plaider l’ignorance, grâce aux intrépides reporters du Canada anglais.
Trêve de conneries.
Les anglophones de langue maternelle représentent moins de 10 % de la population du Québec, mais 46 % des immigrants allophones adopteront l’anglais à la maison.
En 2019, 50,2 % des immigrants arrivés au Québec n’avaient aucune connaissance préalable du français, mais ce n’est pas trop grave car les francophones passent spontanément à l’anglais parce qu’ils sont « ben fins » et que c’est « tellement plus simple ».
Dans peu d’années, les francophones seront minoritaires dans la région métropolitaine.
90 % des immigrants allophones vont dans un cégep anglophone.
Au rythme actuel, il y aura bientôt plus d’étudiants collégiaux qui étudieront en anglais qu’en français à Montréal.
Dans le milieu universitaire, Mcgill déclasse, écrase, oblitère toute la compétition.
Ce n’est même pas serré, peu importe le critère que vous choisissez.
Les étudiants étrangers sont la vache à lait financière des universités, et ils veulent des cours en anglais.
Les universités francophones offrent donc de plus en plus de cours en anglais.
Il y a 18 universités au Québec, dont trois sont anglophones.
Ces trois établissements anglophones reçoivent 38,4 % de tout le financement fédéral, dont 33 % pour la seule université Mcgill.
Je n’ose imaginer ce qui arriverait à nos pôôôvres anglophones si les yeux du monde se détournaient de leur tragédie.
DRAME
Dans le réseau de la santé, on peut être servi en anglais même là où le nombre d’anglophones est infime.
Nos pôôôvres anglophones sont adossés aux 360 millions d’anglophones du reste de l’amérique du Nord.
La culture anglo-saxonne est la plus puissante, la plus séduisante au monde, faisant passer pour une ringardise « quétaine » de vouloir chanter en français.
Dans nos concours télévisés de chant, deux francophones sur trois choisissent des chansons en anglais.
Le fantasme absolu du millénial francophone, Kevin ou Liam, est de parler en anglais sans accent, pour dissimuler toute trace de ses origines.
Je n’ose imaginer ce qui arriverait à nos pôôôvres anglophones si les yeux du monde se détournaient de leur tragédie.