Le coach a finalement eu raison
Dominique Ducharme a été vertement critiqué lors de la dernière semaine lorsqu’il a pris la décision de retirer de l’alignement du match numéro 1 face aux Maple Leafs de Toronto, Jesperi Kotkaniemi, Cole Caufield et Alexander Romanov. Un match et une victoire plus tard, on doit l’admettre : Ducharme a eu raison.
Je le répète souvent, mais le travail d’un entraîneur-chef dans la LNH, c’est de gagner. C’est exactement ce que le Canadien a fait, à la surprise de plusieurs, jeudi soir en lever de rideau de la série face à leurs grands rivaux torontois.
Avec du recul, je comprends pourquoi Ducharme a décidé de faire confiance à des vétérans plutôt qu’à des jeunes. Quand je disais que le travail d’un entraîneur était de trouver un moyen de gagner, c’est aussi en s’assurant que le plus de joueurs possible soient heureux dans le vestiaire.
J’ai connu, au cours de ma carrière, plusieurs situations de vétérans insatisfaits de leur utilisation, et ça peut réellement devenir une distraction.
En insérant Eric Staal et Jon Merrill, notamment, à la place des jeunes, Ducharme a acheté la paix. D’asseoir des vétérans dans les gradins, ça peut froisser leur égo. De leur côté, les jeunes comprennent la situation, ils savent qu’ils doivent encore se prouver dans la LNH et comprennent que leur poste n’est pas acquis. C’est une décision plus simple à prendre.
Le Canadien n’est pas favori pour l’emporter face aux Leafs, et Ducharme ne pouvait se permettre de créer une quelconque distraction à l’interne en froissant ses vétérans. Ce n’est qu’un match, mais, dans les circonstances, on peut dire qu’il a pris la bonne décision.
L’APPORT DE PRICE
Il y a une autre chose qu’il faut admettre aussi : n’eût été le brio de Carey Price, on serait peut-être encore en train de critiquer les décisions de Ducharme!
Le gardien du Canadien a été exactement ce qu’il doit être, ce à quoi l’on s’attend de lui et pourquoi il est le joueur le mieux payé de l’équipe.
J’ai reconnu en Price, jeudi, le gardien qu’il avait été dans la bulle, l’an dernier. Quand Paul Byron a inscrit le deuxième but de l’équipe, qui faisait 2 à 1, j’ai eu des souvenirs de Patrick Roy lorsqu’il avait dit à ses coéquipiers : « Donnez-moi un but et on va gagner le match ».
J’avais l’impression que c’était exactement avec ce genre de confiance que Price jouait, jeudi. Il n’a jamais semblé ébranlé, même devant les frappes du meilleur franc-tireur de la LNH, Auston Matthews. Comme s’il voyait tout, à l’avance. C’est ce Carey Price qui pourrait permettre au Tricolore de causer une surprise et, qui sait, faire un bout de chemin en séries.
SCÈNE D’HORREUR
Évidemment, le match de jeudi a été marqué par l’inquiétante blessure à John Tavares et la scène qui lui a succédé. J’ai vécu dans ma carrière des situations comme celle-là où un joueur doit s’en aller en civière et soudainement, le match devient bien secondaire. Tu ne peux t’empêcher de t’imaginer le pire et d’espérer que ce soit moins grave que c’en a l’air.
Mais que dire de la bagarre qui s’en est suivie, lorsque Nick Foligno a voulu régler le compte de Corey Perry qui n’avait pourtant rien à se reprocher dans ce malheureux accident ? C’était d’une imbécilité sans nom.
Je me demande d’ailleurs ce que les juges de ligne faisaient autour à regarder la scène sans intervenir. Foligno a dit après le match qu’il n’avait pas vu le coup avant de jeter les gants contre Perry, mais les juges de ligne, eux, ils ont bien dû le voir ! Pourquoi ne sont-ils pas intervenus en expliquant à Foligno ce qui s’était réellement passé ?
Mais bon, au moins, ça semble réglé et il n’y aura vraisemblablement pas d’autres répercussions. D’ailleurs, aux dernières nouvelles, Tavares se porte bien dans les circonstances.
Et c’est tout ce qui compte.