Le Journal de Quebec

Flambée des formations en courtage

Nombreux sont ceux qui sont retournés à l’école en immobilier depuis le début de la pandémie

- CLARA LOISEAU

La frénésie autour du secteur de l’immobilier se ressent jusque sur les bancs des écoles de formation, qui ont vécu un bond important des demandes de Québécois voulant changer de carrière pendant la pandémie.

« Ça fait quelques années qu’on sent une croissance, mais en 2020, ça a clairement dépassé nos attentes ou même nos évaluation­s. Les inscriptio­ns pour le programme de courtage immobilier résidentie­l ont grimpé de 50 % en 2020 », explique Sonia Béliveau, directrice générale du Collège de l’immobilier, à Montréal.

Avec la pandémie, les écoles qui, comme la sienne, offrent un programme de formation de base en courtage immobilier ont toutes connu une hausse importante de la demande.

L’engouement est tel que l’établissem­ent que dirige Mme Béliveau a ajouté plusieurs plages horaires pour répondre à la demande.

À l’académie de l’entreprene­urship, à Montréal, le constat est semblable, confirme sa directrice, Catherine Fortier. En 2020, l’établissem­ent a connu une hausse de la demande d’environ 30 %.

CHANGEMENT DE CARRIÈRE

Pour Philip Demers, 43 ans et propriétai­re depuis 20 ans du restaurant Le Saloon, rue Sainte-catherine, à Montréal, la crise sanitaire lui a donné le « coup de pied » pour se lancer.

« L’immobilier, ça a toujours été une passion, et j’y pensais déjà comme un plan B. Là, avec la pandémie, j’en ai profité pour suivre la formation en ligne de l’académie et maintenant j’attends de passer l’examen de certificat­ion en juillet », explique celui qui est en train de vendre son restaurant.

De son côté, Karine Bardagi, 52 ans, vient tout juste de terminer sa formation et attend son permis d’exercice. Après avoir travaillé pendant cinq ans en architectu­re, puis 25 ans dans le design de la mode, elle a décidé de poursuivre son aventure profession­nelle en se lançant elle aussi dans le courtage.

Pour Catherine Fortier, c’est notamment parce qu’on entend beaucoup parler d’immobilier ces temps-ci que les gens sont attirés.

« Mais c’est aussi un métier qui est accessible, nos attestatio­ns sont données après quatre à six mois de formation suivant le modèle choisi », ajoute-t-elle.

2021 AU MÊME RYTHME

Pour obtenir leur permis, tous les aspirants courtiers doivent suivre une formation de base dans un établissem­ent reconnu par l’organisme d’autoréglem­entation du courtage immobilier du Québec (OACIQ), puis passer un examen de certificat­ion, dont les inscriptio­ns ont aussi drastiquem­ent bondi.

« Si on compare janvier 2021 par rapport à janvier 2020, on a une hausse de 67 % [des inscriptio­ns], et en février c’est une hausse de 43 %, c’est vraiment notable », affirme Me Christine Champagne, viceprésid­ente encadremen­t pour L’OACIQ.

Tous ceux interrogés par Le Journal sont d’avis que l’année 2021 sera aussi achalandée dans ce secteur.

« Le premier trimestre [de 2021] garde le même rythme de croisière et je crois que c’est un métier qui va rester d’intérêt. On sent un engouement, même auprès des jeunes », déclare Sonia Béliveau.

Malgré tout, le marché ne sera pas saturé de courtiers immobilier­s, renchérit Catherine Fortier.

« Pour l’instant, nous étions plus en situation de pénurie, puisque beaucoup de courtiers allaient partir à la retraite. Mais c’est sûr que si l’engouement dure cinq ans, on aura peut-être une saturation », conclut-elle.

 ?? PHOTO CLARA LOISEAU ?? Philip Demers, 43 ans, a décidé de changer de vie et de quitter le monde de la restaurati­on en vendant l’établissem­ent qu’il a depuis 20 ans, Le Saloon, rue Sainte-catherine, à Montréal, pour se lancer dans le courtage immobilier.
PHOTO CLARA LOISEAU Philip Demers, 43 ans, a décidé de changer de vie et de quitter le monde de la restaurati­on en vendant l’établissem­ent qu’il a depuis 20 ans, Le Saloon, rue Sainte-catherine, à Montréal, pour se lancer dans le courtage immobilier.

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