Jean-marc Léger au pouvoir !
Vous vous demandiez comment la CAQ pouvait être aussi synchrone avec le peuple québécois ?
Autant sur la même longueur d’onde ? Jouir d’une telle popularité auprès de l’électorat ? Eh bien, ne cherchez plus ! Le mystère a été résolu cette semaine !
LA DÉMOCRATIE DIRECTE
Comme nous l’ont appris Geneviève Lajoie et Andrea Valeria dans Le Journal mercredi, depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement Legault a déboursé plus de 600 000 $ de fonds publics pour sonder les Québécois.
Oui, monsieur !
À titre de comparaison, sous les quatre dernières années de règne de Philippe Couillard, le Conseil exécutif n’avait commandé qu’un seul et unique sondage… au coût de 12 980 $.
Voilà comment le gouvernement Legault fait pour avoir le doigt sur le pouls des Québécois !
Quand on dit que le gouvernement caquiste gère par sondages, ce n’est pas une image. C’est la réalité.
D’où la question quiz de la semaine : pourquoi on ne remplace pas le gouvernement par une firme de sondage ?
Un ordinateur et une armée de téléphonistes : voici tout ce que ça prendrait pour diriger le Québec !
Ça, ça serait la démocratie directe, les amis !
L’HOMME DE LA RUE AU POUVOIR
On vous donnerait exactement ce que vous voulez !
Oubliez la réforme du mode de scrutin et la fameuse proportionnelle : il n’y aurait plus de partis, plus d’élections, plus de débats en Chambre.
Des sondages du matin au soir ! Devrait-on financer le troisième lien à Québec ? Un stade de baseball à Montréal ? Devrait-on ouvrir la porte au privé en santé ? Appliquer la loi 101 aux cégeps ? Légaliser les drogues dures et la prostitution ?
La décision reviendrait à l’homme de la rue ! Monsieur et Madame Tout-leMonde ! Madame Panet de la rue Panet ! L’opinion publique régnerait en maître !
« Gouverner, c’est prévoir », disait l’historien Adolphe Thiers. « Gouverner, c’est résister », clamait Valéry Giscard d’estaing. « Gouverner, c’est choisir », écrivait le duc de Lévis. « Gouverner, c’est mécontenter », croyait Anatole France.
Non ! En 2021, gouverner, c’est sonder ! Tâter le pouls, évaluer l’opinion, savoir de quel côté le vent souffle, traquer le buzz, cibler, ausculter — bref, se comporter comme des experts en marketing.
87 % des gens veulent moins payer d’impôts ? On va baisser les impôts ! 78 % des gens trouvent qu’on devrait exploiter nos réserves de pétrole ? On va exploiter nos réserves de pétrole !
Qui sommes-nous pour aller à l’encontre de l’opinion publique ?
MICK JAGGER A (TOUJOURS) RAISON
Le hic, c’est que les gens ne savent pas toujours ce qu’ils veulent.
Comme le chantaient les Stones : « You can’t always get what you want / But if you try sometimes, well, you just might find / You get what you need. »
Parfois, ce qu’il te faut, ce n’est pas ce que tu veux, mais ce dont tu as besoin.
Regardez la réforme de la loi 101. Comme je l’écrivais au lendemain de la présentation du projet de loi 96, je suis sûr que la plupart des Québécois sont d’accord avec ce que le gouvernement a présenté.
Une loi prudente, qui évite de trop brasser la cage, qui fait même plaisir au PLQ !
Mais est-ce la potion dont le Québec a besoin pour assurer la pérennité de notre langue et notre culture ?
Pas sûr…