Le Journal de Quebec

La CAQ doit reculer sur le 3e lien, dit le PQ

Un projet qui « frôle le délire », selon le chef péquiste

- ELSA ISKANDER

Le projet de tunnel Québec-lévis, qui pourrait coûter 10 milliards $, doit être mis au rancart selon le Parti Québécois (PQ), qui somme le gouverneme­nt de faire marche arrière, et propose d’investir l’argent ailleurs, comme en santé et en éducation.

« Le gouverneme­nt Legault devrait reculer et admettre une erreur », soutient le député Joël Arseneau, porte-parole du PQ en matière de transports. Le 3e lien était un engagement électoral de la Coalition avenir Québec (CAQ) en 2018.

La facture initialeme­nt estimée à 4 milliards $ pourrait plus que doubler. Craignant un « gaspillage de fonds publics », M. Arseneau suggère au gouverneme­nt caquiste de retourner à la table de dessin pour trouver une autre manière d’améliorer la fluidité.

« FRÔLE LE DÉLIRE »

Un gouverneme­nt péquiste mettrait ce plan dans la déchiquete­use, comme l’a exprimé le chef du parti, Paul St-pierre Plamondon. « Comme premier ministre, j’annulerais ce projet sur-le-champ », a-til dit, fustigeant un projet qui « frôle le délire » à ses yeux.

« Je pense que plus les gens auront des informatio­ns sur les tenants et aboutissan­ts de ce projet, moins l’adhésion sera importante », croit M. Arseneau, qui demande un portrait clair des coûts et bénéfices.

« La population qui, à la suite de l’opération marketing du gouverneme­nt, estime que ça pourrait être une bonne idée, je pense qu’elle va déchanter quand elle va s’apercevoir des défis techniques, technologi­ques et financiers », ainsi que « des choix que le gouverneme­nt va devoir faire pour consentir ces milliards » au projet de 3e lien.

Pour creuser le tunnel d’un diamètre de 19,4 m, il faudra fabriquer un tunnelier d’une grosseur inédite. « Quand on dit qu’on va faire fabriquer une machine extraordin­aire parce qu’il n’en existe pas aujourd’hui pour faire des tunnels d’aussi grande envergure, ce projet m’apparaît démesuré pour une capitale nationale qui n’est pas une mégalopole », commente l’élu du PQ.

Au-delà de l’aspect monétaire, « c’est aussi une question de valeurs », insiste le député des Îles-de-la-madeleine, expliquant qu’on ne peut pas prôner des valeurs écologique­s, puis investir des milliards dans des autoroutes.

ÉTAT D’URGENCE

Par ailleurs, le PQ trouve inacceptab­le le maintien de l’état d’urgence tant qu’il y a une pandémie et souhaite que le gouverneme­nt s’engage à lever celui-ci lorsque les objectifs de vaccinatio­n seront atteints et que les hospitalis­ations seront sous contrôle.

« On ne demande pas dans l’immédiat la levée de l’urgence sanitaire », précise M. Arseneau, mais l’état d’urgence ne peut devenir la norme.

Le gouverneme­nt compte maintenir l’urgence sanitaire tout l’été, comme l’a rapporté Le Journal.

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PHOTO D’ARCHIVES COURTOISIE Le chef du Parti québécois, Paul St-pierre Plamondon, lors du conseil national virtuel de son parti, en novembre 2020.

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