Une PME centenaire profite de l’engouement pour le tricot
Le fabricant beauceron Filature Lemieux s’est fait un nom durant la pandémie
La pandémie a fait exploser les ventes en ligne de fil à tricot, qui ont augmenté de 300 % pour le fabricant québécois Filature Lemieux, de Saint-éphrem-deBeauce. Pour la PME, qui compte 115 ans d’histoire, la COVID-19 a été une occasion de se faire connaître du grand public.
Pour passer le temps durant le confinement, plusieurs personnes se sont tournées vers le tricot. Filature Lemieux parle d’une explosion des ventes en ligne qui se chiffre à 300 %.
« Ça fait partie des nouveaux passetemps. Plusieurs personnes ont découvert le tricot durant le confinement. On sent un réel engouement. Chaque mois, il y a près de 3000 recherches sur Google sur notre entreprise. Les gens nous découvrent. Ils nous disent : “On ne savait pas qu’il y avait cette entreprise au Québec” », relate Serge Lemieux, copropriétaire de Filature Lemieux. Pourtant, cette entreprise ne date pas d’hier. Filature Lemieux a été fondée en 1906 par son arrière-grand-père.
Le fil à tricot représente environ 10 % des ventes de la PME, mais M. Lemieux envisage de nouveaux débouchés et une belle évolution dans le marché pour les prochaines années.
« L’explosion des ventes cette année s’est effectuée beaucoup par notre boutique en ligne. Ce qu’on veut faire, c’est augmenter notre réseau de distribution auprès des cafés tricot et des boutiques », dit M. Lemieux, qui dirige l’entreprise avec son frère Marc.
NOMBREUX MARCHÉS
Outre le fil à tricot, l’entreprise se spécialise dans la fabrication de fils industriels qu’elle vend à des manufacturiers afin de produire des tapis en laine que l’on retrouve, par exemple, dans des jets privés, des hôtels de luxe, des casinos, des ambassades, etc.
« Mais notre plus gros marché, c’est la fibre synthétique qui sert à fabriquer des produits de nettoyage, comme des vadrouilles qui sont utilisées dans les hôpitaux et les édifices commerciaux. On exporte beaucoup aux États-unis, en Chine, en Grèce et dans les Caraïbes », indique M. Lemieux.
La laine, qui est transformée en Beauce, provient de la Nouvelle-zélande et de l’amérique du Sud.
« Dans le passé, ça venait principalement du Québec. On faisait le nettoyage de la laine ici. À cause des mesures environnementales, on a cessé. Aujourd’hui, il y a des efforts qui sont faits pour revenir à la laine du Québec. Il y a des éleveurs qui essaient d’aller chercher les moyens pour lancer une usine de nettoyage. »
L’entreprise familiale emploie environ 65 personnes et plusieurs postes sont à pourvoir.
« Tout ça mis ensemble, on espère bien aller chercher une croissance continue », affirme M. Lemieux. Pendant le confinement, l’entreprise a été considérée comme service essentiel.