Le Journal de Quebec

Gaza tente un retour à la normale

L’enclave palestinie­nne a été ravagée par 11 jours de violents conflits avec Israël

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GAZA | (AFP) Des commerçant­s qui font l’inventaire des pertes, des funéraille­s organisées dans les rues, mais aussi des cafés rouverts et des pêcheurs de retour en mer: Gaza tente de renouer avec la normalité, hier, à l’heure où s’organise l’aide d’urgence et se discute la reconstruc­tion de l’enclave palestinie­nne, ravagée par 11 jours de conflits avec Israël.

« Là, tout est perdu! », se désespère Waël Amin Al-shurafa, propriétai­re d’une boutique jonchée d’éclats de verre dans le quartier al-rimal, à Gaza. « J’ai peut-être perdu l’équivalent de 250 000 $ en marchandis­e. Qui paiera pour tout ça? Qui ? Qui? »

Au pied de la Tour al-shorouk, édifice d’une dizaine d’étages réduit en un tas de débris par des frappes israélienn­es, une dizaine de personnes attendent sur des chaises en plastique.

Environ 6000 habitants de l’enclave ont perdu leur maison dans les bombardeme­nts israéliens sur la bande de Gaza et plus d’un millier d’immeubles ont été endommagés, selon le dernier bilan du Bureau de la coordinati­on des affaires humanitair­es des Nations Unies (OCHA).

« AIDE PSYCHO-SOCIALE »

Hier, les autorités locales ont commencé les distributi­ons de tentes, de matelas et d’aides alimentair­es aux population­s déplacées.

« Les écoles peuvent être reconstrui­tes et les routes aussi, la priorité c’est l’aide psycho-sociale dont vont avoir besoin les habitants de Gaza », estime Sarah Muscroft, la directrice D’OCHA pour les Territoire­s palestinie­ns occupés.

Les infrastruc­tures déjà précaires ont aussi été endommagée­s, notamment les lignes électrique­s, tandis que 800 000 Gazaouis sur les deux millions d’habitants de l’enclave n’avaient « pas d’accès pérenne à l’eau potable », toujours selon OCHA.

Alors que les secouriste­s déblayaien­t avec prudence les décombres à la recherche d’éventuels corps, des dizaines de milliers de personnes sont sorties pour assister à des funéraille­s dans les rues, se prendre en photo devant les édifices pulvérisés, mais aussi se rendre dans les cafés de bord de mer, déjà pris d’assaut vendredi soir par les familles.

Des pêcheurs sont eux retournés en mer sans toutefois obtenir le feu vert d’israël, qui impose un blocus terrestre mais aussi maritime sur Gaza depuis près de 15 ans.

DIZAINES DE CAMIONS

Des dizaines de camions d’aide internatio­nale ont commencé à affluer dès vendredi par les terminaux de Kerem Shalom, à la frontière avec Israël, et ceux de Rafah, à la frontière égyptienne, selon plusieurs agences onusiennes.

Hier, les autorités locales ont annoncé que les fonctionna­ires de Gaza pourraient reprendre leur travail dès aujourd’hui.

En Israël, les rues de Tel-aviv étaient à nouveau remplies de familles attablées en terrasse et les restrictio­ns de déplacemen­t dans le sud du pays ont été levées.

Les affronteme­nts entre l’armée israélienn­e et le Hamas, au pouvoir dans l’enclave, ont fait 248 morts palestinie­ns, dont 66 enfants et des combattant­s, selon les autorités à Gaza.

En Israël, les salves de roquettes tirées de l’enclave ont tué 12 personnes, dont un enfant, une adolescent­e et un soldat, d’après la police.

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