Un secret ne doit jamais être partagé
Comme j’ai aimé votre réponse à cette femme, selon moi remplie de culot d’ailleurs, qui disait se sentir trahie par une collègue qui avait dévoilé un secret qu’elle lui avait confié, alors qu’elle même aurait dû garder cette affaire secrète. Faut le faire ! Je trouve ça honteux d’être d’aussi mauvaise foi.
Son récit m’a ramenée plusieurs années en arrière, à une époque où je consultais un psychologue pour de graves problèmes matrimoniaux. Au bout de quelques mois de traitements sur une base régulière, une attirance sexuelle s’est développée et nous avons eu une aventure. Vous allez certainement me dire que c’était mal de sa part puisque j’étais une patiente. Je vous répondrai que oui, vous avez raison. Sauf que non seulement j’étais consentante, mais que je ne souffrais en plus d’aucun trouble mental.
J’étais juste le résultat d’une vie gâchée par un mari manipulateur et égoïste qui m’avait fait trois enfants sans jamais avoir pris en considération mes besoins sexuels à moi. Après 10 ans de relations insatisfaisantes, ce psy me faisait un bien énorme.
Le problème, c’est que je me suis confiée à un ami. Quelle erreur ! Quand il a appris quelques années plus tard que sa bellesoeur consultait le même psy, il a voulu protéger son frère, un homme hyper violent et jaloux, en lui racontant mon histoire. Et tout ça a déboulé.
Le psy en question a été questionné par son Ordre. J’ai été questionnée par son Ordre. J’ai tout nié pour sauver la donne et surtout parce que cet homme m’avait donné quelque chose de bien plus important que l’écoute. Il m’avait redonné confiance en tant que femme et moi, je l’avais trahi. Surtout qu’il n’avait pas fait les premiers pas. C’est moi qui les avais faits. Depuis, j’ai quitté mon mari et j’ai refait ma vie.
À l’ami qui avait trahi mon secret j’ai simplement dit :
« Ce n’est pas de ta faute, c’est la mienne. J’aurais dû savoir que je ne pouvais pas te faire confiance ! » Je crois que cette simple phrase lui a fait plus de mal que toutes les injures qui m’étaient alors passées par la tête et que je brûlais de lui balancer en pleine face. Je vous jure que la leçon a porté à tout jamais !
Suzanne
Je n’épiloguerai pas sur le récit de votre thérapie, pas plus que je ne me permettrai de porter un jugement sur ce que vous avouez avoir fait avec votre thérapeute, puisque vous étiez pleinement consciente qu’un professionnel dans sa position ne doit jamais avoir de relation avec un patient. D’ailleurs, votre témoignage le dit clairement.
Ceci étant posé, je suis consciente qu’un secret de cet ordre est si lourd à porter, qu’il est quasi normal d’avoir eu envie de vous en délester, pour une partie du moins, à un proche en qui vous mettiez toute votre confiance. À moins que vous n’ayez voulu vous rendre intéressante aux yeux de cet homme, vous qui étiez alors en plein processus de reprise de confiance en vous à cette époque ?
On doit par ailleurs prendre conscience que le fait de se décharger la conscience a comme conséquence de charger en retour celle de quelqu’un d’autre, lequel risque aussi de trouver ça lourd à porter. Et c’est ainsi qu’une affaire secrète devient publique et fait des ravages.
D’autant plus dans votre cas, avec un délateur doublement fautif à mes yeux. Car en dénonçant le psy, il devait appréhender les conséquences que ça aurait vis-à-vis de son Ordre professionnel, sur sa belle-soeur qui n’avait rien à voir avec votre histoire et qui était aux prises avec un homme jaloux et violent qui ruinait probablement sa vie, sans parler du fait que, ce faisant, il minimisait les côtés sombres d’un frère jaloux et violent. Tout cela ne donne pas une bien belle image de ce garçon.