Le Journal de Quebec

Un défi qui mobilise les citoyens de l’isle-aux-coudres

Dans son projet un peu fou de réaliser le tour de l’isleaux-coudres à quatre reprises à la course à pied pour atteindre le total mythique de 100 kilomètres, Charles Castonguay a eu droit à une grande dose d’amour de ses concitoyen­s.

- RICHARD BOUTIN

« On dit que ça prend un village pour façonner un humain, et je l’ai expériment­é assez intensémen­t », exprime l’ancien préparateu­r physique d’alex Harvey quand le fondeur parcourait la planète pour se frotter à l’élite internatio­nale, qui a réalisé son exploit le 7 mai.

La veille de prendre le départ, Castonguay a publié un message sur le groupe Facebook de l’isle-aux-coudres pour prévenir les insulaires de son projet.

« La réponse a été exceptionn­elle, raconte-t-il. Je ne m’attendais pas à une telle réponse. Quand je suis passé devant mon école primaire, les jeunes étaient à l’extérieur pour m’encourager ainsi que mon ancien professeur d’éducation physique et mentor, Éric Dufour. Après ce premier passage devant l’école, j’ai pleuré pendant cinq, six minutes tellement j’étais ému. Je ne m’attendais pas à ça. Les gens sont sortis pour m’encourager, m’ont klaxonné, m’ont regardé par la fenêtre de leur maison et certains sont demeurés toute la journée dehors. »

« L’isle-aux-coudres est une petite communauté tissée serrée où tout le monde s’entraide, de poursuivre Castonguay. Quand quelqu’un connaît du succès, tout le monde s’en réjouit. C’est la même chose pour ma cousine Marilyn Castonguay, qui est comédienne. Les gens sont fiers de ses succès. »

HABITUÉ DU TRAIL

Très attaché à son coin de pays, Castonguay a réalisé que les sentiments étaient réciproque­s.

« Au-delà de parcourir une distance qui est un peu mythique, le faire à l’isleaux-coudres comportait une valeur très ajoutée, souligne celui qui a participé aux Jeux olympiques de Londres en 2012 comme préparateu­r physique de l’équipe de taekwondo. J’adore l’isle et j’y vais le plus souvent possible. À l’isle, il n’y a pas de programme sport-études, mais tu peux néanmoins aspirer à faire du sport de haut niveau et c’est un superbe endroit pour grandir. Si un jeune parmi les 30 ou 40 étudiants présents se met en forme, je serai comblé. Il ne faut jamais sous-estimer les modèles. »

Habitué du trail où il se farcit de plus longues distances, notamment le 125 km de Harricana et le 160 km de Bromont, Castonguay voulait s’offrir un nouveau défi.

« C’est assez fréquent que je franchisse des distances de 100 kilomètres et plus en trail, mais c’est plus exigeant mentalemen­t et physiqueme­nt la course sur route, explique-t-il. La charge est plus importante. Pour cette première expérience que je souhaite répéter, je voulais me donner des repères et l’objectif n’était pas de réussir le meilleur temps possible. Je voulais seulement compléter l’épreuve. L’an dernier, j’avais fait trois tours de l’isle et j’ai fait le tour de l’île-d’orléans (67 kilomètres) avec un ami quatre semaines avant de prendre le départ. La clé du succès est de respecter la distance et d’y aller par progressio­n. »

Castonguay a franchi la distance en 8 h 45 min 17 s 51.

« En prenant une pause à chaque tour pour manger et boire, j’ai conservé une moyenne de 5 min 15 s au kilomètre, ce qui est un peu à court de mon objectif. Dans le futur, j’aimerais faire 4 min 15 s. »

COMPAGNE D’ARMES

Dans ses projets d’endurance, Castonguay peut compter sur sa conjointe Catherine Lemire, elle-même une très bonne athlète qui a remporté le 125 kilomètres Harricana en 2019. Pour le dernier tour, Lemire a suivi son amoureux en vélo pour l’encourager après avoir fait les premiers 50 kilomètres à la course à pied à un rythme différent.

« Dans le dernier tour, j’avais des crampes, j’étais assez bas mentalemen­t et j’ai atteint le fond du baril, mais sa présence a fait une différence pour m’aider à me rendre au fil d’arrivée. Elle me racontait des blagues, me chantait des tounes et m’encouragea­it. »

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