Parcours d’un cellulaire plutôt compromettant
Un couple de la Montérégie est accusé de meurtres
Même si les corps des deux frères qui auraient été tués chez un couple de Saint-jude, en Montérégie, n’ont jamais été trouvés, le cellulaire de l’un d’eux a été enregistré non loin de la scène le jour du crime, a-t-on appris hier au procès des accusés.
« Chaque tour cellulaire a une zone de couverture », a expliqué hier un enquêteur de Rogers, au procès de Marie-josée Viau et de Guy Dion, hier, au centre de services judiciaires Gouin, à Montréal.
Depuis lundi, les accusés de 45 et 49 ans subissent leur procès pour avoir participé aux assassinats des frères Giuseppe et Vincenzo Falduto, le 30 juin 2016, par un tueur à gages de la mafia.
« Aucun corps n’a été retrouvé parce que les accusés ont brûlé les dépouilles à ciel ouvert, avait dit la procureure Me Isabelle Poulin en ouverture de procès. Ils se sont débarrassés des cendres dans une rivière, ainsi que de l’arme du crime et le véhicule [des victimes]. Bref, ils ont fait disparaître toute trace du meurtre. »
Nageant en plein mystère face à cette disparition, l’enquête a abouti trois ans plus tard, quand le tueur s’est rendu aux autorités pour devenir délateur.
JUSQUE CHEZ LES ACCUSÉS
Or, les enquêteurs n’avaient pas attendu avant de lancer des recherches afin de retrouver les deux frères, dont les proches craignaient pour leur sécurité. Et comme dans les romans policiers, les pièces du casse-tête s’assemblent petit à petit.
Ainsi, hier, le jury a écouté un enquêteur de Rogers, venu expliquer le trajet possible de Giuseppe Falduto le jour du drame.
Selon les données du cellulaire, M. Falduto semblait se trouver dans le secteur Anjou, à Montréal, avant de se rendre autour de Saint-hyacinthe, en Montérégie, juste à côté de Saint-jude et de la résidence de Viau et de Dion.
Un agent des services correctionnels, qui travaillait dans la maison de transition où résidait Vincenzo Falduto après être sorti de prison pour une affaire d’armes à feu, a également témoigné.
« Il offrait une bonne collaboration, aucun problème n’a jamais été signalé », a-t-il affirmé, rendant sa disparition encore plus suspecte.
Le jour du drame, Vincenzo Falduto avait signé un registre à 9 h 45 pour aller au travail, mais il n’est jamais revenu.