Des coupes forestières qui sont dénoncées
Les partis d’opposition trouvent cela « scandaleux »
Les coupes forestières industrielles sont totalement incompatibles avec un projet d’aire protégée sur l’île d’anticosti, dénoncent les partis d’opposition.
« Je trouve ça scandaleux », a déploré la cheffe libérale, Dominique Anglade, en point de presse hier matin.
Québec a annoncé mardi un projet pilote d’aire protégée d’utilisation durable de près de 5000 km2 sur l’île d’anticosti. Le hic : des coupes forestières y ont lieu, comme le montrent des photos publiées par Le Journal et prises par le directeur général de la Société canadienne pour la nature et les parcs du Québec (SNAP-QUÉbec). « Les images parlent, et c’est criant : ce sont des coupes industrielles. Des coupes à blanc », a-t-il dit en entrevue.
Pour la députée de Québec solidaire Émilise Lessard-therrien, cela décrédibilise le concept d’aire protégée.
PETITS GÉNIES
Elle flaire l’astuce de « petits génies du gouvernement » qui ont trouvé une solution : le concept d’« aire protégée d’utilisation durable », qui ne protège, en fait, « que les compagnies de bois et le ministre des Forêts ». En Chambre, le ministre des Forêts, Pierre Dufour, a rétorqué que ce ne sont pas des coupes à blanc, mais des coupes en damier, et qu’elles sont nécessaires, dit-il, pour la survie du cerf de Virginie. De son côté, le ministre de l’environnement, Benoît Charette, a défendu sa « formidable annonce » : « On parle de 5000 km2. Si on considère les 30 % qui sont protégés, c’est 90 % de l’île d’anticosti qui sera ultimement protégée », a-t-il lancé.
Mais les coupes forestières se poursuivront-elles? M. Charette a rétorqué que « le milieu de l’île d’anticosti » et Nature Québec vont participer à la création de « paramètres qui permettront une conservation durable ».
La critique libérale en matière d’environnement, Isabelle Melançon, maintient toutefois que des aires protégées d’utilisation durable ne sont pas compatibles avec des coupes forestières industrielles. « Ça ne sent pas bon, on essaie de nous faire avaler du n’importe quoi », a-t-elle lancé.
Pour le biologiste Alain Branchaud, de la SNAP, il est clair que Québec veut avoir « le beurre, l’argent du beurre et le troupeau de vaches ». « On veut continuer à opérer une foresterie industrielle, à maintenir le cheptel de cerfs de Virginie à des nombres élevés et, en plus, à faire reconnaître ce territoire d’aménagement comme une aire protégée », explique-t-il.