Nouvelle poursuite contre Mindgeek en Californie
Le géant du porno aurait diffusé des vidéos sans consentements
Une trentaine de femmes intentent une nouvelle action en justice en Californie contre le géant montréalais Mindgeek, propriétaire du site internet Pornhub, accusé cette fois d’avoir tiré profit de la diffusion de vidéos sexuelles les mettant en vedette, sans leur consentement.
Certaines des 36 victimes étaient mineures lorsque les vidéos dans lesquelles elles apparaissaient ont été tournées. Certaines auraient circulé à travers le large réseau de sites pornographiques appartenant à l’entreprise tentaculaire.
L’action collective a été lancée, hier, jour où, à Ottawa, le comité parlementaire qui s’est penché sur le cas de Pornhub a dévoilé son rapport final.
On y recommande de nouvelles lois pour mieux encadrer les fournisseurs de services internet et de sites pornos afin de combattre le fléau de l’exploitation sexuelle.
D’ailleurs, le Commissaire à la protection à la vie privée Daniel Therrien enquête sur l’entreprise à la suite de témoignages de femmes.
« Mindgeek est la société de pornographie en ligne la plus dominante dans le monde. C’est aussi l’une des plus grandes entreprises de trafic humain au monde. Et c’est probablement le plus grand dépôt non réglementaire de pornographie juvénile en Amérique du Nord et au-delà », est-il écrit dans le document judiciaire.
« ENTREPRISE CRIMINELLE »
La poursuite décrit Mindgeek comme une « entreprise criminelle » digne des « Sopranos », notamment, car ses patrons « ultrariches » prennent des « mesures extraordinaires pour garder leurs identités et leurs activités inconnues ».
Le montant du recours n’est pas chiffré, mais l’avocat qui pilote le dossier, Michael J. Bowe, estime qu’il pourrait rapporter des « centaines de millions » en dommages aux victimes.
L’entreprise est poursuivie pour 13 motifs, notamment intrusion dans la vie privée, racket, distribution de pornographie juvénile et trafic sexuel.
Depuis décembre, plusieurs actions collectives ont été déposées contre Mindgeek, tant aux États-unis qu’à Montréal.
CONTRE-ATTAQUE
Dans une déclaration transmise à l’agence QMI, Pornhub fait savoir qu’elle « examine en enquête » la plainte en question et décrit les allégations contenues dans la poursuite comme « totalement absurdes, complètement téméraires et catégoriquement fausses ».
Elle attaque de front la crédibilité de l’avocat Michael J. Bowe, qu’elle décrit comme « un soldat de la campagne de l’ultra-droite pour stopper l’industrie du contenu pour adulte », un « pitbull juridique » de « groupes fanatiques qui embrassent des idéologies extrémistes » et qui mènent une « guerre sainte contre la pornographie légale et les travailleuses du sexe ».