L’exploitation des centres commerciaux abandonnée
Changement majeur chez Ivanhoé Cambridge. Le bras immobilier de la Caisse de dépôt n’exploitera plus de centres commerciaux lui-même, a appris Le Journal. Il confiera plutôt cette tâche à une entreprise spécialisée en la matière à qui elle pourrait transférer jusqu’à 40 % de ses salariés.
Cette décision a une signification particulière sur le plan historique puisque Ivanhoé Cambridge a été fondé en 1953 comme exploitant de centres commerciaux par l’épicier montréalais Sam Steinberg.
« Il faut être assez humble [...] pour savoir que ce qui a bien fonctionné dans le passé n’est pas du tout la garantie que ça va fonctionner dans le futur », a confié hier au Journal la PDG d’ivanhoé Cambridge, Nathalie Palladitcheff.
« C’est une grande réflexion qu’on a menée en interne et qui nous semble être vraiment celle qui nous permettra de retrouver les niveaux de performance que l’on espère », a-t-elle ajouté.
Des 970 employés d’ivanhoé Cambridge, environ 40 % sont affectés aux centres commerciaux. Une bonne partie d’entre eux seront transférés au futur gestionnaire externe, qu’ivanhoé espère avoir choisi d’ici la fin de l’été. Le nombre précis de personnes touchées n’est pas encore connu.
Rappelons que l’an dernier, Ivanhoé avait procédé à deux restructurations qui avaient entraîné le licenciement d’une centaine de salariés.
PERTES MASSIVES
Rappelons qu’en 2020, Ivanhoé Cambridge a enregistré un rendement de -15,7 % et une perte de 6,4 milliards $. Fortement touchés par la pandémie, la quarantaine de centres commerciaux appartenant à Ivanhoé expliquaient une bonne partie de la contre-performance.
Nathalie Palladitcheff a admis qu’une partie des pertes subies l’an dernier dans le secteur des centres commerciaux ne pourront pas être récupérées. Ces derniers mois, Ivanhoé Cambridge a vendu ses participations dans un centre à Ottawa et deux autres en ColombieBritannique. Deux autres ventes doivent bientôt suivre. Dans tous les cas, les prix obtenus sont loin des sommets atteints il y a quelques années.
« On arrive souvent à faire des ventes qui nous permettent quand même de retrouver notre mise initiale et le coût du capital qu’on a mis dans l’intervalle », a affirmé la dirigeante.