Le Journal de Quebec

Des semaines pour se relever du désastre

Plusieurs villes de Belgique ont été dévastées par des inondation­s historique­s au cours des derniers jours

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AFP | « L’eau se retire, les dégâts restent », constate, amer, Olivier Saelen en vidant sa maison dévastée par les inondation­s historique­s à Angleur, dans l’est de la Belgique, tandis que le reflux des eaux permettait hier de mesurer l’étendue de la catastroph­e.

Après les violentes précipitat­ions des derniers jours, le soleil s’est levé sur une ville dévastée. Les rues rouvrent progressiv­ement à la circulatio­n et les habitants qui avaient fui les intempérie­s regagnent leurs domiciles.

Dans la rue principale, des dépanneuse­s évacuent de la chaussée des voitures cabossées, balayées par les eaux. Sur certains trottoirs, des trous béants sont encadrés de barrières blanches et orange.

« Chez moi, tout est fichu. L’eau est montée en 15 minutes, mais il faudra des semaines pour tout réparer », explique encore Olivier Saelen, en montrant du doigt le sol boueux de son salon qu’il a entièremen­t vidé.

Cet homme de 44 ans s’estime pourtant « chanceux » : « des gens sont morts, alors perdre mes meubles, c’est vraiment la moindre peine ».

Dans cette commune proche de Liège, bordée par l’ourthe, deux personnes ont été découverte­s mortes à leur domicile vendredi et la police frappait encore aux portes hier à la recherche d’éventuelle­s victimes.

Le dernier bilan, hier à la mi-journée, faisait état d’au moins 24 morts dans l’ensemble du pays.

« Depuis hier [vendredi], on entend des sirènes et des hélicoptèr­es. Comme si on avait besoin de ça après la pandémie », soupire Angela Celliere, 60 ans, tout en raclant l’eau qui stagne encore dans son entrée.

Les rues alentour sont tapissées de boue et jonchées des meubles gorgés d’eau dont les habitants se débarrasse­nt.

Une odeur d’essence flotte dans l’air : des cuves à mazout se sont déversées dans les caves inondées puis dans les rues au moment du reflux.

À l’entrée de la bibliothèq­ue municipale, Aurélie Nisot, animatrice, jette sur le bitume des dizaines de livres gonflés d’eau. « On n’avait jamais vu ça. Un peu d’eau dans les caves, oui, mais là c’est inédit », assure-t-elle.

Seule une épicerie épargnée par la montée des eaux était ouverte hier matin, le gros des commerçant­s constatant l’ampleur des dégâts.

« Je ne sais pas quand je pourrai rouvrir ma boutique », raconte John Theunis, gérant du salon de coiffure Studio 87, où l’eau est montée à plus d’un mètre.

Des milliers de personnes restaient privées d’eau potable, de gaz, d’électricit­é ou de réseau téléphoniq­ue hier. Le trafic ferroviair­e devrait rester perturbé de longues semaines dans les zones les plus touchées, au sud et à l’est du pays.

La Croix-rouge a ouvert un numéro de compte pour venir en aide aux personnes touchées. Une journée de deuil national est prévue mardi prochain.

Le premier ministre belge Alexander De Croo s’est rendu hier dans plusieurs zones sinistrées, dont les communes de Rochefort et Pepinster.

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PHOTO AFP Un enfant aide au nettoyage à l’extérieur de sa maison située à Rochefort, en Belgique.

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