Le Journal de Quebec

Les policiers sont menottés

- RÉJEAN PARENT e Blogueur au Journal Syndicalis­te, chroniqueu­r

La réclamatio­n de 1,2 million de dollars, que Mamadi Camara et ses proches font à la Ville de Montréal parce qu’il a été arrêté à tort, donne des airs de profiteurs et choque.

Je ne sais trop si c’est le montant exorbitant de la poursuite ou la pression accrue sur le système judiciaire qui déclenche mon irritation, mais l’entretien du doute sur le travail des policiers me fait craindre une hésitation grandissan­te dans leurs interventi­ons et une mise en danger de leur vie ou de celle de leurs concitoyen­s.

Les critiques à l’égard des policiers ont été plus acerbes au fil des ans, générant ainsi des propositio­ns qui s’éloignent parfois du gros bon sens.

ENCORE DU CLIENTÉLIS­ME ÉLECTORAL

Malgré que les armes à feu circulent de plus en plus chez les malfrats et que des fusillades surgissent régulièrem­ent dans certains quartiers montréalai­s, certains candidats à la mairie prônent le désarmemen­t des policiers.

Nous savons que la mesure est populaire dans certaines franges de la population et que ces candidats veulent ainsi se mettre en vedette quitte à mettre en péril la vie des policiers.

Les tourments ne s’arrêtent pas là avec nos politicien­s qui ont la gâchette facile. Récemment, à la suite d’une interventi­on policière pour mettre fin à une altercatio­n entre deux jeunes noirs, Denis Coderre demandait une enquête indépendan­te, Valérie Plante voulait que la lumière soit faite sur l’événement et François Legault se disait troublé.

Bien que l’interventi­on policière se soit avérée justifiée pour la santé même des protagonis­tes, nos leaders politiques se sont hâtés de prendre leur distance au point de s’en laver les mains ou d’être prêts à blâmer les policiers.

Je songe également au policier qui a fait l’objet d’un procès après avoir accidentel­lement blessé mortelleme­nt un suspect qui s’enfuyait par la fenêtre de son appartemen­t. Il a été acquitté après plusieurs mois. J’imagine les inquiétude­s vécues au cours de cette période.

D’autres facteurs qui risquent de paralyser le travail policier sont les multiples accusation­s de profilage des personnes issues des minorités visibles. Là aussi, l’hésitation peut devenir source de danger pour leur vie et celle d’autrui.

ENTRE ERREUR ET NÉGLIGENCE

Sans vouloir défendre l’indéfendab­le, il faut admettre que certaines interventi­ons policières sont à haut risque et impliquent des temps de réaction très courts pouvant entraîner des erreurs.

Il est donc important de contextual­iser les interventi­ons qui ont mal tourné afin de pouvoir distinguer entre l’accident et la grossière négligence dans l’agir d’un policier.

Les politicien­s devraient cesser de faire de la petite politique avec le travail policier en se montrant outrés sans même que la lumière soit faite sur un événement.

Il est vrai que la couleur de la peau ne doit pas être un facteur d’interpella­tion. En contrepart­ie, elle ne peut pas être un obstacle ou un interdit à une arrestatio­n justifiée.

Un peu plus de tolérance envers les policiers ne pourra que les rendre plus attentifs et humains !

Le travail policier devient de plus en plus ingrat dans un monde où l’on exige pourtant plus de sécurité !

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