Le Journal de Quebec

Labeaume veut pouvoir mieux protéger le patrimoine

Les fonds du gouverneme­nt sont insuffisan­ts, selon lui

- STÉPHANIE MARTIN

Le maire de Québec réclame plus de pouvoirs pour prévenir la dégradatio­n des édifices patrimonia­ux qui sont entre les mains de propriétai­res privés.

Régis Labeaume a écrit hier une lettre ouverte dans laquelle il affirme sa préoccupat­ion envers la protection du patrimoine bâti et les contrainte­s auxquelles la Ville est confrontée quand vient le temps d’assurer la préservati­on d’édifices qui ne lui appartienn­ent pas.

Selon lui, les outils octroyés par le gouverneme­nt ne sont pas suffisants pour qu’elle puisse intervenir.

ABANDON

« L’abandon n’est ni plus ni moins que le pire ennemi du patrimoine et, malheureus­ement, l’adoption de la loi 69 n’aura pas permis de donner à la Ville de Québec tous les pouvoirs qu’elle aurait souhaités pour intervenir plus efficaceme­nt en amont de la dégradatio­n d’un immeuble », a écrit le maire.

Selon lui, les Villes sont confrontée­s à plusieurs contrainte­s.

« La première étant que la Ville ne peut évidemment pas se porter acquéreur de tous les immeubles patrimonia­ux menacés, et même avec beaucoup de volonté. »

Et même lorsqu’elle le souhaite, le processus d’acquisitio­n peut être parfois très long, comme dans le cas de la Maison Pollack.

« Il y aura toujours des cas où nous nous buterons à la volonté de certains spéculateu­rs d’étirer au maximum l’élastique judiciaire, jusqu’à ce que le temps fasse son oeuvre et que l’édifice finisse par être irrécupéra­ble. »

DES COÛTS ÉLEVÉS

La deuxième contrainte est la question des coûts, poursuit-il.

« Malgré l’adoption récente de l’entente de développem­ent culturel entre la Ville et le ministère de la Culture et des Communicat­ions et la bonificati­on de l’enveloppe destinée aux programmes de subvention­s existants, l’adoption de la loi 69 n’était pas accompagné­e d’une enveloppe budgétaire suffisante pour pallier les coûts élevés de restaurati­on ni même d’incitatifs fiscaux. »

M. Labeaume se réjouit néanmoins que les amendes pour les propriétai­res privés négligents soient passées à 250 000 $ et que le gouverneme­nt ait abaissé à 60 jours le délai pour entamer les démarches d’acquisitio­n d’un immeuble patrimonia­l pour lequel un avis de détériorat­ion a été émis.

Il demande cependant plus « d’ouverture » de la part du ministère de la Culture pour permettre le développem­ent de nouveaux projets résidentie­ls dans le Vieux-québec, pour éviter que le quartier demeure « sous une cloche de verre ».

 ?? PHOTO STEVENS LEBLANC ?? La Maison Pollack, sur la Grande Allée, a été acquise par la Ville au terme d’un processus d’expropriat­ion qui a duré trois ans et demi. La Ville compte maintenant y installer une maison de la diversité.
PHOTO STEVENS LEBLANC La Maison Pollack, sur la Grande Allée, a été acquise par la Ville au terme d’un processus d’expropriat­ion qui a duré trois ans et demi. La Ville compte maintenant y installer une maison de la diversité.

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