Le Journal de Quebec

Marsan faisait semblant de collaborer avec L’AMF

Il a continué de vendre des MRS bien après la déroute

- JULIEN MCEVOY

Antoine Marsan a non seulement continué de vendre son jeton de cryptomonn­aie MRS comme si de rien n’était après sa chute spectacula­ire en avril, mais il a faussement prétendu qu’il collaborai­t avec l’autorité des marchés financiers (AMF).

Le Lavallois de 22 ans et deux autres personnes – son numéro deux, Bastien Francoeur, et Kevin Mirshahi – sont sous le coup d’une interdicti­on de 12 mois de vendre quoi que ce soit – valeurs mobilières, services de courtage ou de conseils – par une décision rendue la semaine dernière au Tribunal administra­tif des marchés financiers (TMF).

À la demande de L’AMF, le TMF ordonne aussi à Marsan « de retirer toute référence à L’AMF » sur le site internet de Marsan Exchange ainsi que sur Facebook, Twitter, Instagram et Telegram.

FRAUDE CLASSIQUE

Depuis le 6 juin, a noté L’AMF dans sa requête, le site de Marsan Exchange contenait des références à l’organisme, « laissant aisément croire au public que Marsan Exchange et l’autorité travaillen­t de concert, alors qu’il n’en est rien ».

Le jeton MRS – créé en février dernier – est passé de 0,06 $ le 1er mars à 6,43 $ le 17 avril à 20 h. Dans la soirée du 17 avril, il a entamé sa chute quand un investisse­ur mystère a vendu massivemen­t ses MRS. Il vaut aujourd’hui 0,03 $.

Toute cette activité a mené l’ AMF à ouvrir une enquête, qui n’en est pour l’instant qu’au stade préliminai­re.

Quoi qu’il en soit, les enquêteurs en avaient assez vu pour demander au juge de mettre les trois hommes à l’arrêt complet pendant 12 mois, ce qu’ils ont obtenu le 12 juillet.

Car Marsan et ses acolytes, écrivent-ils, « persistent à vouloir faire la promotion [du MRS] auprès du public », bien qu’ils soient « parfaiteme­nt au courant des fluctuatio­ns majeures du prix du MRS, voire des manipulati­ons potentiell­es dont il peut faire l’objet et leur absence totale de contrôle sur ces éléments ».

L’AMF a aussi des preuves que les trois hommes ont exercé et exercent toujours des activités de courtier « sans être inscrits auprès de l’autorité ».

 ?? PHOTO TIRÉE D’INSTAGRAM ?? Antoine Marsan, 22 ans, ne détient aucun permis pour coter des valeurs mobilières, mais s’est défendu sur Youtube en plaidant que « les gens doivent faire attention où ils investisse­nt leur argent ».
PHOTO TIRÉE D’INSTAGRAM Antoine Marsan, 22 ans, ne détient aucun permis pour coter des valeurs mobilières, mais s’est défendu sur Youtube en plaidant que « les gens doivent faire attention où ils investisse­nt leur argent ».

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