Le Journal de Quebec

Enquête ouverte à Paris sur l’affaire Pegasus

Des journalist­es auraient été espionnés par le logiciel

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PARIS | (AFP) L’affaire Pegasus est désormais entre les mains de la justice française, qui a ouvert une enquête hier pour examiner la plainte de journalist­es dont l’infiltrati­on de téléphones pour le compte du Maroc a été révélée par un consortium de médias.

Plusieurs médias, dont les quotidiens Le Monde, le Guardian et le Washington Post, ont révélé dimanche que la journalist­e de Mediapart Lénaïg Bredoux et le fondateur du site Edwy Plenel figurent parmi les plus de 180 journalist­es espionnés à travers le monde via ce logiciel pour le compte de différents États, en l’occurrence par le Maroc.

Également visés par cet espionnage attribué au Maroc, le Canard enchaîné et son ancienne collaborat­rice Dominique Simonnot, devenue Contrôleus­e générale des prisons, ont annoncé leur intention de porter plainte à leur tour.

L’enquête en France démarre sur une liste de dix infraction­s potentiell­es, dont « l’atteinte à la vie privée », « l’intercepti­on de correspond­ance », « l’accès frauduleux » à un système informatiq­ue et « l’associatio­n de malfaiteur­s », a détaillé dans un communiqué le tribunal de Paris.

ACCUSATION­S NIÉES

Le travail du consortium se fonde sur une liste obtenue par Forbidden Stories, un réseau basé en France, et Amnesty Internatio­nal. Elle compte, selon eux, 50 000 numéros de téléphone sélectionn­és par les clients de l’entreprise NSO Group, créateur du logiciel Pegasus, depuis 2016, pour une surveillan­ce potentiell­e.

Ces révélation­s ont suscité l’indignatio­n dans le monde entier d’organisati­ons de défense des droits humains, de médias et de dirigeants politiques.

NSO, régulièrem­ent accusé de faire le jeu de régimes autoritair­es, a de nouveau « nié fermement les fausses accusation­s portées » dans l’enquête, selon lui, précisant envisager des poursuites en diffamatio­n.

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