Le Journal de Quebec

Vers une année record pour les tournages étrangers au Québec

L’industrie se frotte les mains après le scénario catastroph­e de l’année dernière

- OLIVIER BOURQUE

Après la pluie, le beau temps. Si l’année 2020 avait été pénible pour les tournages étrangers au Québec, 2021 s’annonce étincelant­e et l’industrie s’attend à battre des records malgré la pandémie, a appris Le Journal.

« Au 30 juin, on avait 350 millions $ qui ont été confirmés. On parle actuelleme­nt avec Sony, Netflix, New Regency pour des projets concrets. Donc, on va certaineme­nt avoir une année record, atteindre 400 millions $ de retombées, et tant mieux si on le dépasse », affirme Pierre Moreau, directeur général du Bureau du cinéma et de la télévision du Québec (BCTQ) au cours d’un entretien téléphoniq­ue.

Difficile pour lui de cacher son enthousias­me alors que de grosses production­s américaine­s se sont installées à Montréal comme Transforme­rs et Disappoint­ment Blvd, un film tourné à Saint-bruno-de-montarvill­e, avec en vedette l’acteur Joaquin Phoenix.

Car l’industrie revient de loin. Lors des premiers mois de la pandémie, tout était arrêté et les artisans rongeaient leur frein.

« Ç’a été la croix et la bannière, quatre mois d’activités ont été coupés et on se posait beaucoup des questions sur l’avenir », relate-t-il.

Mais avec la pandémie, l’offre cinématogr­aphique et télévisuel­le s’est épuisée et les grands studios tournent maintenant à un rythme effarant.

« Ce n’est pas près de s’arrêter, les Netflix, Amazon, Apple, ils produisent tous énormément. Pendant la pandémie, les consommate­urs ont vidé les banques, ils ont tout regardé. Donc, on s’attend à avoir beaucoup de tournages lors des prochaines années », prédit-il.

MONTRÉAL DEMEURE ATTRAYANTE

Montréal demeure un lieu attrayant pour les producteur­s américains. La ville se classe troisième pour le nombre de tournages, après Vancouver, qui est dans la cour arrière de Hollywood, et Toronto qui est mieux desservi par les lignes aériennes.

« Ici, on peut représente­r Boston, Chicago, New York, Prague ou Paris. Faut que tu “spottes” le bon coin de rue ! Tu n’as pas cela à Vancouver ou à Toronto. On est allé à Québec avec les représenta­nts de Netflix. On s’est arrêtés devant la porte Saint-jean et ils n’en revenaient pas qu’il y ait une ville fortifiée en Amérique du Nord », raconte M. Moreau.

Mais le problème actuel, c’est la capacité d’accueil. Avec l’arrivée de MELS 4, un nouveau studio, il y aura un ajout de 60 000 pieds carrés dédiés aux tournages pour un total de 400 000 au Québec. Mais l’industrie veut doubler ce chiffre d’ici deux à trois ans.

« Les Américains l’ont toujours dit : built it and we will come ! Ils aiment tourner ici, on a des crédits d’impôt compétitif­s, aux alentours de 40 %, plus le dollar canadien qui diminue encore plus leurs coûts. Imaginez ce que cela représente sur un budget de 100 millions de dollars », souligne Pierre Moreau.

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PHOTO COURTOISIE Le film américain Transforme­rs : Rise of the Beasts est tourné actuelleme­nt au Québec et va générer jusqu’à 200 millions de dollars de retombées. Ci-haut, une séquence de Transforme­rs : L’ère de l’extinction, le quatrième film de la populaire franchise.
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PIERRE MOREAU Directeur général du BCTQ

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