ANNULÉS AU DERNIER MOMENT ?
Le comité organisateur des Jeux n’écarte pas cette possibilité en raison de la COVID-19
Le Journal, tout comme près de 70 000 athlètes, entraîneurs, journalistes et autres visiteurs de par le monde, est maintenant sur place à Tokyo pour assurer la couverture des Jeux olympiques. Voilà toutefois que la COVID-19 continue de se coller à la liste des invités, si bien que le comité organisateur a lancé une petite bombe, hier, en affirmant que si la situation sanitaire se dégrade, les Jeux pourraient être annulés à minuit moins une.
« Nous ne pouvons pas savoir quel sera le portrait de la pandémie dans le futur. Quant à savoir ce que nous ferons s’il devait y avoir une flambée de cas positifs, nous en discuterons si cela se produit.
« À ce stade, la situation pourrait autant s’aggraver que s’améliorer. Nous examinerons ce qu’il faut faire si la situation se présente vraiment », a lancé le président et chef de la direction du comité organisateur des Jeux, Toshiro Muto, lors d’une conférence de presse tenue dans la capitale nippone.
MONTÉE DES CAS
Hier, pas moins de 1387 nouveaux cas de COVID-19 étaient rapportés à Tokyo. Il s’agirait du deuxième plus haut total quotidien dans la mégapole depuis le 21 janvier dernier.
Du nombre, 67 cas seraient directement reliés aux Jeux avec l’arrivée massive d’athlètes et autres visiteurs, au moment de mettre sous presse. Tokyo est depuis peu sous état d’urgence sanitaire et c’est pourquoi aucun spectateur ne sera admis sur les différents sites de compétitions.
« Lors de notre dernière discussion du groupe des 5, nous avons clairement mentionné que nous allions continuer d’évaluer la situation du coronavirus. Une autre rencontre du groupe des 5 sera tenue au besoin », a ajouté Muto en parlant du comité organisateur, du Comité international olympique, du gouvernement japonais, de la ville de Tokyo et du Comité international paralympique.
BULLE PEU HERMÉTIQUE ?
Dans une entrevue accordée à l’agence de presse Reuters, un docteur expert en santé publique de Tokyo, Kenji Shibuya, a indiqué qu’il lui apparaissait insensé de croire que la « bulle olympique » soit réellement hermétique.
« Les visiteurs, athlètes, journalistes et délégués, bien sûr qu’ils sont censés être à l’intérieur de la bulle, mais ça ne fonctionne pas. C’est évident que le système est brisé et qu’il semble y avoir une forme d’interaction entre invités, visiteurs et population locale », a-t-il déploré.
POPULATION EN DÉSACCORD
Difficile quand même d’imaginer que les Jeux tant attendus, déjà reportés d’un an, soient tout simplement rayés de la carte au dernier moment. Les milliards engloutis dans l’aventure, autant par les organisateurs que par les diffuseurs et commanditaires, pèsent lourd dans la balance. Reste que dans le pays hôte, ces Jeux n’obtiennent clairement pas la faveur populaire. En mai, le journal Asahi révélait que selon son sondage, 83 % des Japonais étaient en faveur de l’annulation ou du report des Jeux. À Tokyo plus spécifiquement, seulement 21 % des répondaient souhaitaient que les Jeux aient lieu comme prévu.
Seulement 22 % de la population au Japon serait pleinement vaccinée, selon les dernières données disponibles.