Les entrepreneurs de la Beauce exigent des actions d’ottawa
Une cinquantaine d’entreprises de la Beauce estiment qu’elles sont paralysées dans leurs opérations quotidiennes par les délais du gouvernement fédéral pour octroyer les permis nécessaires aux travailleurs étrangers.
Déjà sous le coup de la pénurie de maind’oeuvre, ces entrepreneurs exaspérés lancent conjointement un cri du coeur. Cette situation récurrente met en péril des centaines d’entreprises de tous les secteurs et menace leur croissance.
Les entreprises pressent le premier ministre Justin Trudeau d’agir en exigeant auprès des autorités d’immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) que le dossier des travailleurs étrangers s’accélère.
DES PERTES DE REVENUS
Pour Les Cèdres de Beauce, entre autres, la situation occasionne une perte de revenus de 30 %, sans compter la pression des clients qui attendent leurs services. Seulement neuf des 15 travailleurs demandés pour le 1er avril 2021 sont en poste.
« La main-d’oeuvre existe, mais on s’empêtre dans les paliers de gouvernement pour réussir à les recevoir. C’est compliqué à chaque année », affirme Alain Jacques, président des Cèdres de Beauce, une entreprise située à Saint-isidore.
Le problème qui ne date pas d’hier est amplifié par la pandémie et un taux de chômage de 3,8 % (mai 2021) en Chaudière-appalaches.
PROCESSUS RÉPÉTITIF
« Une année, ils perdent les dossiers. Après, c’est le gouvernement du Québec qui n’a pas le personnel pour traiter les demandes. Cette année, c’est l’immigration au fédéral pour les permis de travail et les visas. Ça prend une éternité. Depuis cinq ans, c’est pire », déplore M. Jacques.
Les entreprises locales déboursent des milliers de dollars pour embaucher ces travailleurs étrangers devenus essentiels, sans compter les heures consacrées à la gestion administrative de chaque demande dans un processus répétitif.
Bon nombre de ces travailleurs étrangers sont expérimentés et ont répondu à toutes les exigences d’ottawa au cours des dernières années. Des contrats continuent d’être refusés chaque semaine en Beauce, et les pertes sont importantes.
DES SOLUTIONS DURABLES
« En Beauce, nous sommes relativement visionnaires. On arrive au moment où nous pouvons vendre et exporter nos produits et on ne peut plus le faire. Actuellement, le gouvernement nous force à importer, faute de pouvoir exporter. M. Trudeau n’a pas suivi le même cours d’économie que moi. D’après moi, il a suivi des cours de danse », s’insurge l’homme d’affaires.
Dans la situation actuelle, Alain Jacques n’est pas convaincu de vouloir transmettre son entreprise à la prochaine génération.
Selon l’ensemble des signataires de la lettre ouverte, il est temps que le gouvernement fédéral trouve des solutions efficaces et durables à très court terme.