Trois heures d’attente pour une aînée blessée
Sa fracture de la hanche n’était pas jugée assez urgente
Une aînée de 96 ans qui s’est fracturé la hanche après une chute dans sa résidence a dû attendre l’ambulance près de trois heures, couchée dans le corridor, à SaintJean-sur-richelieu, incapable de bouger, dénoncent ses proches.
« C’est totalement insensé et inhumain », rage Luc Perron, qui est resté impuissant aux côtés de sa mère souffrante, dimanche soir dernier, à attendre les paramédics.
Sa mère, Jeannine Bouchard, a fait une chute à la sortie de son appartement de la résidence Sélection Retraite, à cinq minutes seulement de l’hôpital du Haut-richelieu. Mais l’aînée de 96 ans ressentait des douleurs à chaque petit mouvement après sa chute.
Tout de suite, le 911 a été appelé par la résidence, dit M. Perron. D’autres appels ont été faits dans les heures suivantes.
« Si ça avait été une fracture n’importe où ailleurs, je l’aurais amenée moi-même! Je ne dis pas que sa vie était en danger, mais elle souffrait énormément » poursuit son fils.
Le directeur des opérations d’ambulances Demers, Sylvain Bernier, confirme que l’appel au 911 a été fait à 17 h 43, mais les ambulanciers n’ont été affectés qu’à 20 h 15, au premier véhicule disponible.
DÉLAI DE RÉPONSE PLUS LONG
Il s’agissait d’un appel à basse priorité, dit-il, selon les indications reçues des répartiteurs du Centre de communication santé. Celui-ci n’a pas rappelé Le Journal.
Selon le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-centre, « le niveau de priorité d’appel concernant la situation mentionnée était approprié, mais le délai de réponse a été plus long qu’à l’habitude ».
Les cinq ambulances en circulation étaient affectées à des appels plus urgents.
Mais pour Luc Perron, il ne fait aucun sens qu’une personne de 96 ans lourdement blessée doive passer trois heures couchée dans un couloir car son état n’est pas considéré comme urgent.
« C’est aberrant », renchérit le président du Syndicat des paramédics et du préhospitalier de la Montérégie, Gaétan Dutil. Il ajoute que plus une personne attend, plus son état peut se détériorer.
La mère de Luc Perron a finalement été opérée et reprend lentement du mieux. Mais alors qu’elle était autonome avant l’accident, elle aura désormais besoin de soutien pour marcher.