Le Journal de Quebec

Pas d’autres options pour lui

- VALÉRIE GONTHIER

« On a tellement essayé de trouver d’autres solutions pour qu’il ne soit pas obligé d’être en CHSLD… » se désole Lyette Lupien, la mère de Patrick Vaillancou­rt.

S’il est obligé de vivre dans un centre d’hébergemen­t avec des aînés en fin de vie depuis 15 ans, c’est qu’aucun autre établissem­ent de soins de longue durée n’existe au Québec pour les adultes non autonomes, déplore l’aidante naturelle.

Au CHSLD où il réside, à Saint-hubert, il bénéficie de soins de base et de santé adéquats, mais peu d’activités pour l’occuper, le divertir ou le stimuler. Ils peuvent heureuseme­nt compter sur le soutien de l’associatio­n des traumatisé­s crâniens de la Montérégie.

« C’est moi qui organise son horaire, je l’aide à choisir des activités offertes à l’associatio­n, je réserve pour lui. Si on ne s’occupe pas de ça, personne d’autre ne va le faire », déplore Mme Lupien.

« Ma plus grande inquiétude, c’est que je sais qu’un jour, on ne sera plus là. Il va recevoir ses soins, mais de quoi vont avoir l’air ses journées ? » demande-t-elle.

Ces questions sur l’avenir de son fils la préoccupen­t au plus haut point. Depuis plus de 15 ans, Mme Lupien et Patrick Vaillancou­rt tentent de trouver une option plus adéquate, qui permettrai­t à ce dernier de profiter d’un milieu de vie stimulant, adapté à sa situation, tout en recevant les soins nécessaire­s.

PRENDRE LE DOSSIER EN CHARGE

« Je n’ai personne à qui parler le soir. Si j’étais avec des gens de mon âge, je pourrais me faire des amis, me construire une vie, échanger, écouter de la musique avec les autres résidents », lance-t-il.

Conscient que ses parents ne seront pas toujours là pour l’aider, il espère ardemment pouvoir quitter son CHSLD.

« À un moment, je vais être tellement rendu vieux que je vais rester ici quand même », lance-t-il à la blague.

« Il va falloir que quelqu’un prenne ça en charge, c’est inquiétant de voir que des jeunes comme Patrick vivent en CHSLD. Le gouverneme­nt fait quoi pour venir en aide à ces personnes ? » insiste Lyette Lupien.

Elle précise qu’il coûterait trop cher de garder son fils chez elle, puisqu’il a besoin de soins 24 heures sur 24.

« Si personne n’est là pour le motiver, il va se laisser aller », s’inquiète-t-elle.

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3 1. 1 Patrick Vaillancou­rt était un amateur de plein air, particuliè­rement de randonnées pédestres. Il rêvait d’aller escalader des montagnes dans l’ouest canadien. 2. Passionné de musique, l’homme jouait beaucoup de guitare. 3. Il aimait aussi les sports d’hiver comme la raquette et le ski.
PHOTOS COURTOISIE 1 2 3 1. 1 Patrick Vaillancou­rt était un amateur de plein air, particuliè­rement de randonnées pédestres. Il rêvait d’aller escalader des montagnes dans l’ouest canadien. 2. Passionné de musique, l’homme jouait beaucoup de guitare. 3. Il aimait aussi les sports d’hiver comme la raquette et le ski.

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