L’alarme sonne encore pour le Roundup
L’association québécoise des médecins pour l’environnement met en garde le gouvernement canadien contre une hausse des limites permises pour l’utilisation du glyphosate, actuellement à l’étude.
« C’est une mauvaise idée. L’usage de ce pesticide soulève beaucoup d’inquiétude en raison des risques pour la santé humaine », explique la Dre Claudel Pétrin-desrosiers.
Selon elle, la tendance mondiale de l’usage des pesticides va dans le sens d’une réduction et « le Canada nage à contresens ».
Si la hausse envisagée était appliquée, le Canada serait plus permissif que les États-unis et la Chine. Depuis 2019, le Vietnam et l’autriche ont interdit l’utilisation du Roundup, le nom commercial du glyphosate.
DES ÉTUDES SÈMENT LE DOUTE
Même s’il n’y a pas de consensus scientifique clair autour de ses méfaits, plusieurs études tendent à établir un lien entre certaines pathologies et l’exposition prolongée au produit.
Dès 2019, la Fédération internationale d’obstétrique-gynécologie demandait l’abolition du produit en raison des risques appréhendés sur la santé de la femme enceinte et du foetus.
Cette sortie publique de la jeune médecin de famille fait suite à l’annonce de l’agence de réglementation de la lutte antiparasitaire, qui a lancé le mois dernier une consultation sur la hausse possible des quantités de glyphosate permises dans les exploitations agricoles du Canada.
Cette hausse a été proposée par la société Bayers, qui commercialise le Roundup.
Le président de l’union des producteurs agricoles, Marcel Groleau, croit que les agriculteurs du Québec ne seraient pas très affectés par les nouvelles normes si elles étaient adoptées, car les céréales visées (haricots, pois chiches, lentilles) sont plutôt l’apanage de l’ouest canadien.