Le Journal de Quebec

Des commandita­ires fidèles malgré la COVID

Les athlètes québécois et canadiens peuvent compter sur le soutien financier d’entreprise­s d’ici et d’ailleurs

- OLIVIER BOURQUE

Pour toujours, ils demeureron­t les Jeux COVID. Une manifestat­ion sportive sans spectateur, malaimée par les Japonais, boycottés partiellem­ent par le constructe­ur Toyota. Un contexte qui aurait pu faire fuir les commandita­ires canadiens et québécois, mais la plupart sont demeurés fidèles à nos athlètes.

« Il faut reconnaîtr­e que les entreprise­s ont continué de collaborer. Ça aurait été facile de dire : la pandémie a affecté nos revenus, mais non, elles sont restées et c’est de l’argent qui est envoyé directemen­t dans le système sportif », a analysé Jean Gosselin, directeur marketing et communicat­ion à l’institut national du sport du Québec en entrevue avec Le Journal.

Mais cette année, la situation a été plus compliquée pour les athlètes en raison de l’annulation de plusieurs compétitio­ns. Ils n’ont pu se faire connaître du public et construire leur personnali­té médiatique.

Il n’y aura donc pas de grand coup publicitai­re comme on l’avait vu avec Mcdonald’s, qui avait choisi comme tête d’affiche le plongeur Alexandre Despatie, ou Red Bull, commandita­ire du patineur de vitesse courte piste Charles Hamelin.

VISA, CANADIAN TIRE, KRAFT...

Néanmoins, plusieurs entreprise­s ont continué d’appuyer les athlètes canadiens et québécois. Les Visa, Cheerios, Canadian Tire, Petro-canada ou Air Canada ont répondu présents.

D’autres gros joueurs comme Kraft feront la promotion de quelques athlètes durant la période olympique, notamment de la plongeuse québécoise Meaghan Benfeito, triple médaillée olympique.

Kraft a d’ailleurs mis en ligne un site internet où il est possible d’enregistre­r des messages personnali­sés pour les athlètes.

PARRAINAGE À LONG TERME POUR RBC

Pour sa part, la Banque Royale, qui appuie les Jeux olympiques depuis 1947, a choisi de commandite­r une cinquantai­ne d’athlètes, une forme de parrainage étalé sur plusieurs années.

On mettra donc de l’avant la vedette canadienne en natation Penny Oleksiak, mais aussi deux athlètes québécois très en vue, le judoka Antoine Valois-fortier, médaillé de bronze en 2012, et la nageuse synchronis­ée Jacqueline Simoneau.

D’autres entreprise­s québécoise­s ont aussi développé des partenaria­ts à long terme, comme Cascades avec la triathlète Amélie Kretz, qui en sera à ses deuxièmes Jeux.

UNE MARQUE MOINS ATTRAYANTE ?

Malgré cette loyauté des commandita­ires d’ici, certains gros annonceurs comme Toyota ont décidé de retirer leurs publicités des chaînes de télévision japonaises en raison de l’impopulari­té des Jeux.

Les dirigeants du constructe­ur ont d’ailleurs boycotté la cérémonie d’ouverture, tout comme les patrons de Panasonic, Bridgeston­e, NEC et Fujitsu, qui ne souhaitaie­nt pas être associés à un événement devenu toxique auprès de la population japonaise.

Pour André Richelieu, professeur de marketing et de gestion du sport à L’UQAM, la marque olympique, qui avait déjà perdu de son lustre, risque de souffrir de ces Jeux dont bien peu de gens voulaient.

« On n’a pas annulé les Jeux olympiques à cause de l’argent, car on anticipe des retombées publicitai­res de 500 millions $, sans compter les droits de télévision. Le Japon et le Comité olympique internatio­nal (CIO) auraient dû faire preuve de sagesse et montrer que les risques pour la santé de la communauté internatio­nale avaient priorité sur l’image, l’argent et les égos », juge-t-il.

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PHOTO COURTOISIE Kraft fera la promotion de quelques athlètes durant la période olympique, notamment pour la plongeuse québécoise Meaghan Benfeito, triple médaillée olympique.

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