Le Journal de Quebec

UNE RENCONTRE QUI A TOUT CHANGE

Au moment où elle pensait tout abandonner, Katerine Savard a retrouvé goût à la compétitio­n

- Richard Boutin l Rboutinjdq

TOKYO | Une rencontre avec son ancien entraîneur en janvier 2019 a été déterminan­te pour « l’ondine » Katerine Savard. Assez pour qu’elle puisse retrouver la motivation dans sa quête d’une sélection pour ses troisièmes Jeux olympiques.

Après un creux de vague à son retour des Jeux de Rio en 2016, où elle a remporté une médaille de bronze au 4x200 m libre, et un voyage en Asie en octobre 2018 où elle ne voulait plus rien savoir de la natation, Savard est venue visiter sa famille à Québec.

Elle a profité de ce passage pour renouer avec son ancien entraîneur Marc-andré Pelletier qui était à ses côtés aux Jeux de Londres en 2012 et qui l’a dirigée pendant six ans. Cette rencontre de janvier 2019 a été cruciale pour la suite des événements.

« C’est Marc-andré qui m’a fait tourner la page, illustre-t-elle. Il a déclenché quelque chose en moi. J’en avais besoin et il m’a brassée. Même si j’avais accepté l’invitation de me joindre aux Carabins en octobre 2018 afin de nager pour le plaisir, j’avais un pied dans la natation et un autre à l’extérieur et je ne savais pas pourquoi je continuais. »

Savard poursuivai­t sa carrière, mais sans y mettre toute la gomme.

« Parce que j’avais connu une belle carrière, je me disais que ça ne serait pas grave si je ne réussissai­s pas à me qualifier pour les Jeux de Tokyo. Marc-andré m’a fait réaliser que ça ne servait à rien de continuer dans le cycle olympique si je n’avais pas de but, et qu’il serait préférable que j’arrête. Marc-andré m’a mis au défi de retrouver mes objectifs et mes rêves et j’ai commencé à y croire. »

MONOLOGUE PERCUTANT

Si l’athlète âgée de 28 ans parle de cette rencontre comme d’un tournant, Pelletier se souvient du monologue qu’il a servi à son ancienne protégée.

« Je lui ai dit tu embarques ou tu débarques, mais tu arrêtes de le faire à moitié, a raconté l’entraîneur-chef du Club de natation de Québec (CNQ). Katerine me parlait de ses accompliss­ements du passé et de sa médaille olympique et je lui ai dit d’en revenir. »

Savard a compris le message et a retrouvé son entraîneur Claude St-jean au club CAMO à l’automne 2019.

« Quand tu nages dans le réseau universita­ire, c’est facile de décrocher parce que tu gagnes facilement, raconte Pelletier. Si tu veux performer, tu dois affronter les meilleures et tu ne peux pas te cacher dans le circuit universita­ire. J’ai brassé Katerine parce que je savais qu’elle était capable de revenir à son meilleur niveau. Même si nos chemins s’étaient séparés en 2014, on avait gardé une bonne relation. »

LOIN D’ÊTRE CATASTROPH­IQ UE

En pleurs quand elle con tacte sa mère après avoir appris le r port des Jeux de Tokyo et craig nant le pire, Savard croyait que so n rêve de retourner aux olympiades allait s’envoler en fumée, mais ce fut la meilleure chose qui pouvai t lui arriver.

« Sur le coup, je me disais q qu ma dernière pause de six à hu uit mois j’avais eu besoin de tro ois ans pour revenir et que je n serais pas capable de retou rner à mon meilleur niveau s i je devais arrêter de nouveau.

J’ai pu garder la forme physique et mentale et, au final, le report d’un an a été extrêmemen­t bénéfique. »

Aux essais olympiques en juin à Toronto, Savard a surpris tout le monde en terminant au deuxième rang du

100 m papillon pour obtenir r son billet pour Tokyo.

Elle s’est aussi qualifiée aux relais du 4x100 m libre et 4x200 m libre, tout ça sous les yeux de Pelletier qui était dans la

Ville reine pour accompagne­r une de ses athlètes.

À Tokyo, Savard entre en scène ce matin au 100 m papillon.

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PHOTOS ?? Après les Jeux de Rio en 2016, Katerine Savard a connu un creux de vague qui l’a presque poussée vers l’abandon.
D’ARCHIVES PHOTOS Après les Jeux de Rio en 2016, Katerine Savard a connu un creux de vague qui l’a presque poussée vers l’abandon.

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