Le Journal de Quebec

Première apparition publique pour Jacques Delisle

L’ex-juge de 86 ans de retour au palais de justice de Québec

- KATHRYNE LAMONTAGNE

L’ex-juge Jacques Delisle a fait une brève apparition publique au palais de justice de Québec en prévision de son second procès, hier, une première depuis sa condamnati­on pour le meurtre prémédité de son épouse, en 2012.

En compagnie de ses deux enfants, vêtu d’un complet beige, l’homme de 86 ans a discrèteme­nt pénétré dans la salle 4.01 où se déroulait l’ouverture du terme des assises criminelle­s.

Escorté par l’un des avocats au dossier, le petit groupe a pris place au fond de l’assistance, en retrait.

L’image avait de quoi frapper : neuf ans plus tôt, l’ex-juge franchissa­it cette même porte pour la dernière fois.

Le 14 juin 2012, menottes aux poignets, il prenait le chemin du pénitencie­r après avoir été reconnu coupable du meurtre de sa femme, Nicole Rainville.

Par le fait même, il devenait le premier magistrat au Canada à être condamné pour l’accusation la plus grave prévue au Code criminel.

Après de vaines tentatives d’appel et se disant victime d’une erreur judiciaire, Jacques Delisle demandait une révision de son dossier au ministre de la Justice, à Ottawa.

Le 7 avril dernier, le ministre David Lametti ordonnait un nouveau procès.

Deux jours plus tard, Jacques Delisle retrouvait sa liberté conditionn­elle après neuf ans d’incarcérat­ion et retournait vivre dans son condo de Sillery, là même où son épouse a perdu la vie, en 2009.

SUITE DU DOSSIER

Hier, les parties s’étaient réunies devant le tribunal pour discuter de la suite des procédures ( voir autre texte).

L’ancien juge de la Cour d’appel s’est levé bien droit lorsque son dossier a été appelé.

L’octogénair­e a toutefois semblé perdu lorsque le juge Raymond W. Pronovost lui a demandé de se rasseoir, ne s’exécutant qu’après l’interventi­on d’un proche.

La présence au tribunal de Jacques Delisle n’a duré qu’une vingtaine de minutes. Une fois son dossier traité, M. Delisle et sa famille se sont engouffrés dans l’ascenseur avant de quitter le palais de justice. Ils ne se sont pas adressés aux médias.

« IL VA BIEN »

En mêlée de presse, Me Jacques Larochelle a affirmé que son client se portait bien, malgré les 12 dernières années de procédures judiciaire­s.

« M. Delisle va assez bien compte tenu de son âge, de sa détention passée et des circonstan­ces présentes. Le moral de la famille tient. Le moral est bon, a-t-il avancé. On constate une certaine résilience dans cette famille. »

Jacques Delisle a toujours clamé son innocence dans cette affaire. Il soutient que son épouse, dépressive et physiqueme­nt diminuée, s’est enlevé la vie.

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