Le Journal de Quebec

Des villes s’unissent pour diminuer les fusillades

- FÉLIX LACERTE-GAUTHIER

Les maires des cinq plus grandes villes de la province, dont Montréal et Québec, ont uni leur voix pour réclamer que le prochain gouverneme­nt fédéral s’engage fermement à lutter contre le trafic d’armes à feu.

« L’utilisatio­n et la banalisati­on des armes sont devenues un réel problème dans nos villes », a soutenu la mairesse de Montréal, Valérie Plante.

À ses côtés se tenaient également les maires de Québec, Laval, Gatineau et Longueuil.

« Si, chaque fois qu’on retire une arme, il y en a 10 qui rentrent, ça équivaut à donner des coups d’épée dans l’eau », a déploré la mairesse.

Depuis plusieurs mois, des fusillades éclatent fréquemmen­t dans la métropole. En février, la mort d’une jeune fille de 15 ans a soulevé l’indignatio­n.

Pour Régis Labeaume, maire de Québec, rien ne justifie la légalité des armes d’assaut et de poing, qui ne sont définitive­ment pas utilisées pour chasser, selon lui.

« Nos policiers font ce qu’ils peuvent, mais tant que les gouverneme­nts ne prendront pas un engagement ferme, ils ne pourront pas gagner », a-t-il souligné.

M. Labeaume a également ajouté craindre que la situation ne devienne un « Far West » semblable à ce qui prévaut aux États-unis.

« Personnell­ement, je refuse de vivre dans ce genre de pays », s’est-il exclamé.

Les maires ont appelé les partis fédéraux à faire preuve de courage pour interdire la possession d’armes d’assaut et de poing, même si l’idée ne fait pas l’unanimité à travers le pays.

PROMESSES INSUFFISAN­TES

Les libéraux ont promis, la semaine dernière, d’accorder aux provinces un financemen­t pour les aider à contrer le marché des armes de poing. Ils ont également annoncé vouloir rendre obligatoir­e le programme de rachat d’armes d’assaut qui doit entrer en vigueur l’année prochaine.

De son côté, le chef du Parti conservate­ur du Canada, Erin O’toole, a mentionné à quelques reprises qu’il maintiendr­ait l’interdicti­on des armes d’assaut. La plateforme de son parti indique toutefois le contraire.

Des positions qui sont toutefois insuffisan­tes pour les maires réunis qui veulent que le fédéral prenne ses responsabi­lités dans le dossier, plutôt que de demander aux villes ou aux provinces d’agir.

« On peut bien ajouter des budgets dans les villes, mais on n’y arrivera pas. On va continuer à avoir des fusillades dans les villes parce que le problème se passe aux frontières nationales », a rappelé M. Labeaume.

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Mairesse de Montréal
VALÉRIE PLANTE Mairesse de Montréal

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