Coupable d’abus sexuels sur une mineure de 8 ans
L’ancien entraîneur de hockey a sévi pendant quatre ans
En reconnaissant un entraîneur de hockey de la Rive-sud coupable d’agressions sexuelles à répétition sur une mineure, une juge a rappelé hier que le témoignage d’une victime agressée dans son enfance peut être crédible même s’il comporte certains trous de mémoire.
« Je crois [la victime]. Même si ses souvenirs ne sont pas parfaits de toutes les circonstances des agressions sexuelles, son témoignage est néanmoins fiable », a dit la juge Ann-mary Beauchemin en déclarant Normand Brunet coupable au Palais de justice de Longueuil.
Entourée par des proches, la victime aujourd’hui âgée de 20 ans a poussé un soupir de soulagement avant d’éclater en sanglots en entendant le verdict.
Rappelons que dans cette affaire, la juge Beauchemin se trouvait face à deux versions contradictoires : celle de la plaignante, que l’on ne peut nommer sur ordre du tribunal, et celle de l’ancien instructeur de hockey.
Lors du procès en mars dernier, la jeune femme avait raconté avoir été agressée sexuellement par Brunet dès l’âge de 8 ans, et ce, pendant environ quatre ans.
L’homme de 61 ans en qui elle avait confiance a commis les abus dans plusieurs lieux à sa disposition, dont sa Volvo noire, sa chambre à coucher et une salle de bain.
Au fil des années, il l’a entre autres initiée à des baisers, des séances de masturbation, du sexe oral et a tenté de la pénétrer.
DEUX VERSIONS OPPOSÉES
Pour sa défense, Brunet avait nié en bloc les gestes reprochés. Or, la juge Beauchemin a considéré ses dénégations comme non crédibles, notamment parce que le résident de Saint-mathias-sur-richelieu a « exagéré, embelli son récit et changé son témoignage au gré des questions. »
La plaignante a pour sa part livré un témoignage cohérent durant toutes les procédures judiciaires, selon la magistrate.
« Son récit est exempt d’exagération et elle reconnaît sans ambages des éléments susceptibles d’être favorables à l’accusé. Par exemple quand elle dit : “Il ne m’a jamais fait mal, il ne m’a pas forcée, je l’aimais” », écrit-elle dans son jugement.
NORMAL D’OUBLIER
Il est compréhensible que la victime ait pu se tromper sur son âge réel au moment de certains événements, explique la juge.
La survivante avait porté plainte contre Brunet un mois après son 18e anniversaire.
« Témoigner n’est pas un exercice de perfection, mais de vérité. C’est ce qui a été démontré aujourd’hui. La plaignante a écouté les questions et simplement dit la vérité. On est rendu là grâce à sa force », a commenté le procureur de la Couronne François Parent.
Brunet a entraîné des garçons et des filles de différents niveaux au hockey. Il n’a pas connu sa victime dans un contexte sportif, mais a été son à un moment donné.
Le dossier revient à la cour en octobre afin de fixer une date pour les observations sur la peine.
Normand Brunet doit subir deux autres procès pour des gestes de nature sexuelle qu’il aurait commis sur une autre mineure et sur une femme dans un contexte conjugal.