Le Journal de Quebec

Labeaume pris à son propre jeu

- KARINE GAGNON Chroniqueu­se politique karine.gagnon@quebecorme­dia.com

À trop vouloir en faire pour vanter le bilan de son administra­tion, en cette période préélector­ale, Régis Labeaume s’est fait avoir à son propre jeu à propos de ce qui lui a valu le plus de critiques depuis 14 ans : les taxes.

Alors qu’il s’apprête à passer le flambeau, le maire a été critiqué pour avoir annoncé la future vocation du Colisée de Québec aux côtés de sa dauphine, Marie-josée Savard.

Son geste manquait en effet d’élégance, à la veille d’une campagne électorale municipale. Il aurait pu procéder bien avant, ou mieux laisser le soin à Mme Savard d’en faire un engagement électoral.

Cette semaine, la conseillèr­e Alicia Despins a dû à son tour se défendre de faire une annonce à saveur préélector­ale, lors d’une présentati­on sur les nouvelles orientatio­ns culturelle­s sur cinq ans.

Et voilà qu’hier, le maire Labeaume a voulu vanter les mérites de son administra­tion en dévoilant les résultats d’une étude qui place Québec parmi les villes les plus compétitiv­es au Québec et au Canada.

En tenant compte de tous les « coûts sensibles à la localisati­on » (charge fiscale, coûts de maind’oeuvre et liés aux installati­ons, à l’énergie et au transport), cette affirmatio­n s’avère exacte.

Mais lorsqu’on isole les charges fiscales, on découvre aussi que Québec taxe davantage, de façon générale, que la plupart des grandes villes canadienne­s.

MONTRÉAL, OTTAWA ET TORONTO

Dans des explicatio­ns qui ne tiennent pas la route, le maire a tenté de nier cette réalité en alléguant que la Ville investit beaucoup, et qu’il faut plutôt comparer avec les villes qui sont en compétitio­n avec Québec, soit Montréal, Ottawa et Toronto. Comme par hasard, ces villes sont aussi celles qui, de façon générale, taxent plus que Québec.

M. Labeaume pourrait plaider la transparen­ce. La prochaine administra­tion pourra en effet tabler sur ce rapport pour fixer les prochaines taxes. Mais clairement, pour avoir assisté à la présentati­on, ce n’était pas le but.

Au final, le maire a servi des munitions aux opposants et un croc-en-jambe à sa dauphine. À moins de dix jours de la campagne, la table est maintenant mise pour des débats enlevants autour de cet enjeu.

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