Des classes ont été fermées pour un seul cas
La lenteur ou la sévérité de certaines directions de santé publique régionales vient compliquer la gestion des cas de COVID-19 dans les écoles alors que le nombre de classes fermées approche la centaine.
« Non, ça ne se passe pas comme prévu », déplore Kathleen Legault, de l’association montréalaise des directions d’établissement scolaire.
« Comment expliquer qu’on attende encore les directives après quatre jours de confirmation d’un cas positif [dans une classe] ? s’impatiente-t-elle. Les délais de réponse de la Santé publique sont très longs. »
Dans une école, un service de direction qui nageait dans l’incertitude a décidé de fermer une classe de façon préventive sans attendre le mot d’ordre de la Direction régionale de santé publique de Montréal, rapporte-t-elle.
PAS SI NORMALE
On dénombrait hier 91 groupes placés en isolement préventif, selon le bilan du ministère de l’éducation.
En comparaison, 154 groupes étaient fermés dans l’ensemble du Québec il y a un peu plus d’un an, en date du 15 septembre 2020.
Cette rentrée-ci devait se faire sous le sceau d’une quasi-normalité et les fermetures de classes, évitées le plus possible. Le Dr Horacio Arruda avait annoncé en août que les camarades asymptomatiques d’un élève déclaré positif ne seraient pas placés en isolement préventif comme l’an passé.
Or, l’application diffère, observe Nicolas Prévost, président de la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement.
FERMÉES POUR UN SEUL CAS
Par exemple, une classe a été fermée à la Polyvalente de Saint-jérôme alors qu’on n’y compte qu’un cas positif. Le même scénario s’applique aux écoles primaires Dubois et Bellefeuille, également situées à Saint-jérôme.
À Brossard, un groupe de l’école primaire Marcelle-gauvreau est en isolement préventif depuis le 3 septembre alors qu’on y compte deux cas.
« Ce n’est pas le message qu’on avait reçu », s’étonne M. Prévost, qui s’attendait plutôt à ce qu’il y ait quatre ou cinq cas actifs dans un groupe avant que celui-ci ne soit fermé.
« On espérait un retour beaucoup plus près de la normale, avoue Kathleen Legault. Il semble que l’abandon des bulles-classes complexifie beaucoup les enquêtes [épidémiologiques]. »
La Direction de santé publique de Montréal assure travailler « d’arrache-pied pour combler le retard engendré à la suite de la hausse des cas », indique Eric Forest des relations médias.