Le Journal de Quebec

Une préposée raconte la pire expérience de sa vie

Elle a été mise en arrêt de travail avant de démissionn­er

- CHAREL TRAVERSY

Embauchée et formée dans l’urgence en plein coeur de la première vague, une préposée aux bénéficiai­res issue du programme de recrutemen­t du gouverneme­nt Legault, Je contribue, dit avoir vécu la « pire expérience » de sa vie.

« C’est un cadeau empoisonné. C’est horrible ! C’est le travail le plus difficile et dans les conditions les plus horribles de toute ma vie. Et j’en ai fait des emplois », a confié Leslie Brunoe en entrevue à TVA Nouvelles, hier.

Après plusieurs incidents et altercatio­ns, et avoir été mise en arrêt de travail, la dame, qui a démissionn­é de son poste au mois de juillet, se retrouve maintenant avec une dette. La formation accélérée qu’elle a suivie pour devenir préposée aux bénéficiai­res était payée par le gouverneme­nt à condition de travailler dans le réseau pendant un an.

« Je me ramasse avec une dette de 7000 $ qu’il faut que je rembourse dans un laps de temps. Parce que j’ai voulu venir en aide au gouverneme­nt et j’ai voulu faire ma part. Je me suis fait piéger parce qu’on n’a pas eu le salaire qu’on nous a promis ni les conditions qu’on nous a promises », a-t-elle déploré.

Mme Brunoe a commencé à travailler au CHSLD Roland-leclerc à Trois-rivières, en Mauricie, à l’automne 2020. Aussitôt, la réalité sur le terrain l’a frappée.

« Je me suis retrouvée avec 42 patients pour un quart de travail de soir toute seule », a-t-elle rapporté.

« J’AI CRAINT POUR MA VIE »

En un mois, la dame a été frappée par un résident et un autre lui a craché au visage. Un soir, elle a aussi craint pour sa sécurité alors qu’elle se trouvait seule à l’aile prothétiqu­e avec des aînés désorienté­s et souffrants de troubles de démences.

« On m’a demandé d’aller faire la toilette d’un patient qui mesurait 6 pieds 6 [pouces] et qui avait des problèmes psychologi­ques graves. Quand j’ai essayé de l’asseoir à la salle de bain, il m’a pognée à la gorge et il m’a levée... J’ai craint pour ma vie », a raconté la femme de 29 ans.

L’incident l’a mise en arrêt de travail. Au bout de quelques mois, elle a dû prouver aux autorités du CIUSSS de la Mauricieet-du-centre-du-québec qu’elle était incapable de retourner travailler.

« Ils ne me croyaient pas que j’avais des troubles à la suite de l’accident. Ils m’ont fait voir un troisième psychiatre », a-t-elle confié.

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