Joe Biden retombe sur terre
Après une lune de miel de quelques mois, la cote du président est en baisse. S’il est tôt pour conclure à la débâcle, les risques abondent.
Après une embellie typique d’un début de mandat, les nuages gris s’accumulent au-dessus de
Joe Biden.
Ces difficultés sont explicables et une remontée n’est pas exclue, mais elle dépendra de facteurs que le président ne contrôle pas entièrement. Parmi ces facteurs, il y a l’économie, la pandémie et les tensions internationales, mais surtout la cohésion de son parti au Congrès.
UNE CHUTE MODESTE
Les choses allaient bien pour Biden au printemps. La COVID-19 semblait sous contrôle, l’économie reprenait et le Congrès approuvait un populaire plan de relance.
Récemment, le départ chaotique d’afghanistan, les ravages du variant Delta et le ralentissement de la reprise de l’emploi ont eu l’effet d’une douche froide.
Le taux d’approbation de Joe Biden a oscillé entre 53 % et 55 % jusqu’en juillet (la désapprobation se situait entre 37 % et 43 %) et a fléchi depuis le début d’août.
Selon les moyennes de sondages, ce taux se situe aujourd’hui autour de 45 % (49 % de désapprobation).
C’est peu, mais c’est quand même mieux que l’approbation de Donald Trump pendant presque tout son mandat.
DES CAUSES DIVERSES
S’il veut conserver le Congrès en 2022 et son boulot en 2024, Joe Biden devra faire mieux.
Avec la polarisation ambiante, Biden ne peut pas s’attendre à de fortes majorités d’appui ou d’opposition, mais s’il veut conserver le Congrès en 2022 et son boulot en 2024, il devra faire mieux.
L’effet négatif des mésaventures afghanes de Biden devrait s’estomper, car il ne s’agit pas d’un enjeu très porteur pour la majorité des Américains.
On ne peut pas en dire autant de la COVID-19 et de ses impacts économiques.
Même si la persistance de la crise sanitaire est largement due à des adversaires politiques de Biden, qui freinent la vaccination et refusent d’implanter des mesures sanitaires adéquates, c’est le président qui écope des conséquences néfastes de ces actions.
Il faut dire aussi que les dissensions entre démocrates, qui alimentent l’image d’un gouvernement dysfonctionnel et mènent à des compromis qui déçoivent plusieurs militants, n’aident pas à soutenir l’enthousiasme en faveur du président.
INSTINCT DE SURVIE
Le mois qui vient sera crucial pour Biden et son avenir politique dépendra largement de sa capacité de convaincre tous ses alliés du Congrès – sans exception – que leur propre survie politique dépend de la sienne.
Biden a besoin d’un appui démocrate unanime pour son ambitieux plan de reconstruction des infrastructures et pour son plan encore plus ambitieux de refonte des politiques sociales jumelée à un virage vert.
Si les démocrates « modérés » hésitent à cautionner un plan de
3500 milliards $, l’aile gauche du parti y tient mordicus. Ça négocie ferme, mais comme les démocrates savent que l’inaction leur serait fatale et comme leurs désaccords portent sur le niveau des dépenses et non sur les principes qui sous-tendent le projet, un terrain d’entente demeure possible.
Sans ce succès au Congrès, le président Joe Biden aura beaucoup de mal à se sortir de cette mauvaise passe.