Le Journal de Quebec

Canada Goose est sanctionné­e en Chine

- MARTIN JOLICOEUR ET FRANCIS HALIN

Le manufactur­ier de manteaux Canada Goose fait de nouveau les frais du climat de fortes tensions diplomatiq­ues qui continue d’opposer Pékin à Ottawa.

L’entreprise, dont une part de la production est concentrée à Boisbriand, a récemment été condamnée par la Chine pour avoir prétendume­nt induit les consommate­urs en erreur.

« Il s’agit clairement d’un geste de nature géopolique », estime Carl Boutet, un consultant montréalai­s spécialisé en stratégie de commercial­isation et de mise en marché à l’internatio­nal. « Je ne vois pas d’autres explicatio­ns. »

La Chine reproche à Canada Goose d’avoir affirmé dans ses publicités utiliser « le matériau le plus chaud des Huttérites », en référence aux duvets d’oies parmi les plus luxueux au monde produit par ces communauté­s.

Le régulateur chinois estime qu’une telle prétention est fausse étant donné que la plupart de ses vêtements utiliserai­ent d’autres matières. En guise de pénalité, l’organisme de réglementa­tion lui a infligé une pénalité de 71 000 $ US.

MEA CULPA DE LA CANADIENNE

« Le montant est somme toute symbolique. C’est la publicité négative qu’elle lui apporte qui pourrait finir par lui être nuisible », analyse M. Boutet, rappelant que le gros de la croissance de l’entreprise lui vient des consommate­urs chinois.

Tentant de limiter les dégâts, Canada

Goose a choisi d’adopter un profil bas, lorsque contacté par Le Journal. « Plus tôt cette année, un mauvais alignement du texte a été détecté sur un site partenaire, Tmall […]. L’erreur a été corrigée immédiatem­ent », s’est contentée de répondre l’entreprise en guise de réaction.

Joint par Le Journal, le Consulat général de la République populaire de Chine à Montréal a déploré par courriel pour sa part « l’interpréta­tion politisée » de cet événement par la presse étrangère.

Il a réitéré par ailleurs le fait que la publicité de Canada Goose contenait des déclaratio­ns qui « ne [correspond­aient] pas à la réalité et [risquaient] de tromper les acheteurs ». « La plupart de ses produits sont en fait fabriqués avec d’autres matériaux. Ce qui constitue une publicité mensongère. »

Le titre du manufactur­ier a reculé de 5,57 % hier, pour clôturer à 48,17 $ à la Bourse de Toronto. Depuis un mois, son action a perdu 12,13 % de sa valeur.

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