Le Journal de Quebec

AUTEMPLE GRÂCEAUX

Larry Walker devient un immortel du baseball

- François-david Rouleau l Fdrouleauj­dm

Sans la chance que lui ont accordée les Expos à la fin des années 1980, Larry Walker n’aurait jamais livré son discours d’introducti­on au Temple de la renommée du baseball. Hier, par une splendide journée à Cooperstow­n, le puissant cogneur est devenu un immortel de son sport.

En signant son premier contrat profession­nel, que lui a présenté Buck Rodgers à son domicile de Maple Ridge, en Colombie-britanniqu­e, à l’âge de 20 ans, Walker a empoché 1500 $. Il venait de gagner à la « loterie ».

Poussé par sa famille de saisir l’occasion donnée par les Expos, il a sauté dans son VUS Nissan Pathfinder et traversé le continent pour aboutir au camp de l’équipe en Floride.

« Je serai toujours reconnaiss­ant envers la confiance des Expos. Ce fut un honneur de jouer pour cette équipe, a exprimé l’homme de 54 ans dans un discours empreint d’humour et d’humilité tout à son image.

« Je garde d’excellents souvenirs de Montréal, entre autres la saison 1994. Je suis déçu de ne pas avoir offert au Québec une présence en Séries mondiales. Qui sait ce qui serait survenu », a ensuite lancé celui qui est devenu le 9e ex-membre des Expos à faire son entrée au panthéon du baseball. Du même souffle, Walker a démontré tout son appui au retour du baseball majeur à Montréal. « Je souhaite le retour des Expos, et ce, dans un court délai. » Au cours de ses six saisons à Montréal, de 1989 à 1994, « Booger » a claqué 99 circuits, produit 368 points, volé 98 coussins et maintenu une moyenne au bâton de ,281. Dans l’uniforme des Amours, il a d’ailleurs remporté plusieurs honneurs individuel­s, dont celui de joueur le plus utile.

SUCCÈS AU COLORADO

Mais il a connu ses meilleurs moments chez les Rookies du Colorado de 1995 à 2004. C’est d’ailleurs avec cette casquette qu’il est devenu un immortel, hier. Il est le premier joueur de cette formation à entrer à Cooperstow­n. Le cogneur de 383 longues balles à ses 17 saisons dans les ligues majeures en était à sa 10e et dernière chance au panthéon. La pandémie a prolongé l’attente pour cette cohorte de 2020 composée de Ted Simmons, de Marvin Miller, de Walker et de Derek Jeter. Avec patience et espoir, elle en aura valu la peine. « C’est maintenant une réalité, s’est exclamé Walker après avoir tôt fait d’immortalis­er son passage sur scène avec son cellulaire. Je remercie tous mes coéquipier­s et mes gérants qui m’ont rendu meilleur et qui m’ont inséré dans l’alignement. « Je ne me suis jamais considéré comme un joueur digne du Temple de la renommée, a ajouté avec humilité l’ancien voltigeur et gardien du premier coussin. Je me croyais un joueur dans la moyenne, ni trop fort ni trop faible. « Depuis le début de cette journée, mes pieds n’ont jamais touché le sol. Je suis ici grâce à mes coéquipier­s. Ils ont tous leur nom sur cette plaque avec moi. C’est un véritable privilège », a précisé l’athlète, touché par l’ampleur du moment.

PLUS QU’UN JOUEUR « ORDINAIRE »

Celui qui a pris sa retraite en 2005 dans l’uniforme des Cards de St. Louis a souhaité que son histoire puisse inspirer la jeunesse canadienne à persévérer et à rêver aux losanges des majeures.

Pour mériter sa place parmi les 333 membres du Temple, Walker est tout sauf un joueur de balle ordinaire. Il est l’un des trois joueurs de l’histoire à avoir volé plus de 200 buts, maintenu une moyenne au bâton supérieure à ,300, présenté une moyenne de présence sur les buts de ,400 et une moyenne de puissance au-delà de ,500.

Son coéquipier au Colorado Dante Bichette a livré un vibrant témoignage dans sa présentati­on. « Larry était puissant et il pouvait tout faire. Il frappait toutes les balles qu’on lui lançait. C’est le meilleur joueur que j’ai côtoyé. J’en ai été témoin, il est l’un des plus grands. »

AVEC FIERTÉ

Mais cette journée spéciale en plein coeur de l’état de New York était celle de l’un des plus grands de tous les temps : Derek Jeter.

Devant un parterre de spectateur­s majoritair­ement attriqués aux couleurs des Yankees scandant son nom, le quintuple champion qui a tiré sa révérence en 2014 après 20 saisons dans les majeures a rejoint ses héros.

Deux histoires ont marqué sa carrière : ses rencontres avec la femme de Jackie Robinson en 1996 et Hank Aaron en 1999.

« J’ai réalisé que le baseball était plus qu’un jeu. La famille du Temple de la renommée me regardait. Je voulais son approbatio­n, a raconté “M. Novembre”. Durant ma carrière, j’ai voulu que Mme Robinson, M. Aaron et tous ceux derrière moi soient fiers de moi.

« Pas pour les statistiqu­es, mais plutôt par ma façon de jouer, mon comporteme­nt et mon respect du jeu pour ceux qui m’ont précédé ou succédé », a-t-il enchaîné avec passion. Il ne faut surtout pas oublier que Jeter, aussi surnommé « Captain Clutch », a marqué l’histoire de la plus grande organisati­on sportive au monde, dans le marché le plus intransige­ant.

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du Temple de la renommée du baseball Jeff Idelson et Jane Forbes
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Ewing étaient aux premières loges à Cooperstow­n pour saluer leur ami Derek Jeter, ancien capitaine des Yankees. 4. Avec son humour légendaire, Walker a déridé la foule lors de son discours d’intronisat­ion. 5. Tout a commencé à Montréal pour l’immor
tel du baseball Larry Walker.
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PHOTOS AFP ET D’ARCHIVES 1. Larry Walker a reçu sa plaque en présence du commissair­e du baseball majeur Rob Manfred et des instances du Temple de la renommée du baseball Jeff Idelson et Jane Forbes Clark. 2. L’ancien no 33 des Expos était bien entouré en compagnie de Derek Jeter et Ted Simmons, intronisés également. 3. Immortels du basketball, Michael Jordan et Patrick Ewing étaient aux premières loges à Cooperstow­n pour saluer leur ami Derek Jeter, ancien capitaine des Yankees. 4. Avec son humour légendaire, Walker a déridé la foule lors de son discours d’intronisat­ion. 5. Tout a commencé à Montréal pour l’immor tel du baseball Larry Walker. 4
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