Le Journal de Quebec

Labeaume est convaincu d’avoir livré la marchandis­e

Il souhaite que son successeur maintienne le cadre financier qu’il a instauré

- STÉPHANIE MARTIN

Régis Labeaume a livré son testament politique et économique hier devant la Chambre de commerce de Québec et a dit espérer que son successeur maintienne le cadre financier qu’il a instauré il y a 14 ans.

« Je n’ai pas de conseils à donner aux candidats à l’élection, mais je veux dire ceci : je pense qu’il faut maintenir le cadre financier, parce que le pire est fait. On a sué, on a mouillé la chemise pour arriver aux objectifs qu’on avait. C’est pas compliqué, il faut juste de la rigueur. Je souhaite que le cadre financier demeure parce que le bout le plus rough est fait. »

Le maire de Québec a fait son bilan économique, hier, au Château Frontenac, à l’occasion du premier événement tenu en présence par la Chambre de commerce depuis mars 2020.

Dans ce qu’on a présenté comme son dernier discours, le maire n’a pas hésité à parler de « reddition de compte » devant les gens d’affaires. Il a ainsi livré son « bilan de gestionnai­re ».

Il s’est dit convaincu d’avoir « livré la marchandis­e », tout en étant « tough » pour respecter le cadre financier que son administra­tion s’est fixé. Il estime que Québec est maintenant la ville la plus attrayante au pays.

C’est justement ce cadre qu’il veut léguer à son successeur et qui prévoit le paiement comptant des immobilisa­tions et la diminution constante de la dette.

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Pour lui, cela fait en sorte que Québec se tire d’affaire et est bien cotée par l’agence Moody’s. Il a d’ailleurs affirmé que pour lui, la cote Aa2 octroyée est son « bulletin ». L’agence a récemment émis l’opinion que malgré la pandémie, Québec est en solide position pour continuer de dégager des surplus. « Je mets ça dans ma poche et je m’en vais à la retraite avec ça. »

À son arrivée, a-t-il insisté, la Ville n’était pas en bonne position financière, avec une dette trop élevée et des régimes de retraite qui pesaient lourd.

Dans un élan de modestie, celui qui fait la pluie et le beau temps à l’hôtel de ville depuis plus d’une décennie a tout de même admis : « On a créé un écosystème depuis 14 ans. Il existait des choses, j’ai pas tout inventé. »

Même si le cadre est en place, le prochain maire n’aura pas pour autant la tâche facile, a laissé entendre Régis Labeaume.

« Pour ceux qui pensent que c’est une petite job, être maire de Québec, le prochain maire ou la prochaine mairesse [...] devra gérer 11 milliards de dollars », a-t-il soutenu, en référence au budget annuel en plus du plan quinquenna­l d’immobilisa­tions.

Régis Labeaume croit qu’il n’a pas à rougir de sa gestion des taxes, qui est de nouveau revenue sur le plancher, au lendemain du dévoilemen­t d’un rapport qui démontre que Québec taxe davantage que la plupart des villes canadienne­s ( voir autre texte).

« ÇA A ÉTÉ UN HONNEUR »

« Je suis convaincu que cette ville a un avenir absolument brillant et a les moyens de ses ambitions. J’ai été extrêmemen­t heureux d’être votre maire pendant 14 ans. J’ai passé les 14 années les plus agréables profession­nellement. Ça a été un honneur, et merci », a conclu M. Labeaume.

Ces derniers mots ont été salués par une longue ovation debout qui a duré près d’une minute.

« ANNÉE APRÈS ANNÉE, QUAND VOUS ÊTES MAIRE, C’EST VOUS QUI ÊTES LE MÉCHANT. […] ON A ÉTÉ BEN BEN

TOUGH, J’AI ÉTÉ BEN MALCOMMODE. MAIS ON A PERSISTÉ ET AUJOURD’HUI, ON EST HEUREUX D’AVOIR LA MARGE DE MANOEUVRE DONT ON A BESOIN. »

— Régis Labeaume, au sujet du respect du cadre financier

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PHOTO STEVENS LEBLANC Après 14 ans comme maire de Québec, Régis Labeaume a dressé un portrait des finances de la Ville devant une salle comble au Château Frontenac.

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