Le Journal de Quebec

Un jeune autiste risque la prison à vie

Sa grand-mère souhaite qu’il reçoive les bons soins

- KATHLEEN FRENETTE

Le 16 février 2019, la grand-maman du jeune autiste qui a poignardé sa mère à Limoilou a perdu sa fille, mais elle estime aussi avoir perdu son petit-fils, « un garçon malade dans sa tête, qui a le corps d’un homme, mais le jugement d’un enfant ».

C’est via une lettre, dans le cadre des observatio­ns sur la peine, que la grandmère maternelle de Jérémy (prénom fictif) s’est adressée à la juge Fannie Côtes.

De façon réaliste, mais aussi avec beaucoup de tendresse et d’affection pour le petit garçon qu’elle a vu grandir, elle a demandé au tribunal de ne pas incarcérer Jérémy au pénitencie­r, mais plutôt « en institutio­n psychiatri­que » où il pourra recevoir « les soins requis » et espérer avoir « une meilleure vie ».

Tout juste avant son témoignage, la déléguée à la jeunesse du Centre jeunesse de Lévis a quant à elle brossé un portrait très sombre du jeune homme qui célébrait, hier, son 20e anniversai­re.

« Il a développé un mode d’action réactif agressif à base de violence et, à partir du moment où il vit une frustratio­n, il devient tellement en colère qu’il n’est plus capable de se contrôler », a témoigné Guylaine Drouin.

PEINE POUR ADULTE

En poursuite, Me Hugo Breton réclame que le jeune meurtrier, qui avait 17 ans lorsqu’il a poignardé sa mère de 14 coups de couteau, soit assujetti à une peine pour adulte et qu’il soit condamné à la prison à perpétuité sans possibilit­é de libération avant sept ans.

Emmanuelle Roy, agente de libération conditionn­elle au Service correction­nel du Canada, a d’ailleurs expliqué à la cour ce qui pourrait être fait, en détention, pour le jeune homme.

« Plusieurs programmes » pour contrer la violence sont offerts et pour les cas « plus lourds » de santé mentale, le Centre régional de santé mentale, qui se trouve à l’intérieur de la prison de Sainte-anne-des-plaines, pourrait être « une bonne alternativ­e ».

En défense, Me Pascal Defoy a demandé à la juge que son client obtienne la peine pour adolescent, ce qui signifie qu’il serait en garde fermée pendant quatre ans et sous surveillan­ce dans la collectivi­té pendant trois ans.

La juge a fait savoir qu’elle rendrait sa décision le 23 décembre prochain.

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