Le Journal de Quebec

HISTOIRE DE FAMILLE

Une soirée riche en émotions à l’autodrome Granby

- Louis Butcher l Lbutcherjd­m

GRANBY | « C’était bien important pour la famille que nous soyons les premiers récipienda­ires, surtout que Félix ne sera pas éligible à la gagner l’an prochain. »

Ces mots sont ceux de Martin Roy après que son fils eut remporté la Coupe Médrick-marion il y a quelques semaines à l’autodrome Granby, cette récompense qui sera remise annuelleme­nt en l’honneur d’un jeune sportif mort en pratiquant le ski le 30 décembre dernier.

Âgé de 14 ans, Médrick Marion croquait dans la vie, mais le destin en a décidé autrement. Un bête accident à la station de Bromont a tourné au drame. Victime d’une fracture à un fémur, son état s’est rapidement aggravé. Il ne survivra pas à une embolie graisseuse pulmonaire pendant son transport à l’hôpital.

Cette tragédie va plonger une famille tissée serrée dans un deuil épouvantab­le. À commencer par son père, Jérôme Marion, sa mère, Caroline Fortin, et son frère Mickaël.

« On ne s’en remet pas encore », de raconter Martin Roy, ce vétéran pilote de course qui a mis sa carrière en veilleuse pour veiller à celles de ses deux fils, Jérémy et Félix, sur la terre battue.

DEVENIR CHEF D’ÉQUIPE

Roy était l’oncle et le parrain de Médrick. « Félix, mon plus jeune, a-t-il poursuivi en entrevue au Journal à Granby, était plus qu’un cousin pour Médrick, c’était un frère. Il l’accompagna­it sur les circuits de course. Son but était de devenir son chef d’équipe et de le suivre partout. »

Cette idée de créer un trophée perpétuel, qui consiste en trois courses à l’autodrome Granby au total des points, a été d’ailleurs une initiative de Félix et de son grand-père, Jean-claude Fortin, pour qui la passion du stock-car ne date pas d’hier.

« J’étais très proche de Médrick, d’avouer Fortin. C’est moi qui l’amenais la plupart du temps aux courses. Il me ressemblai­t un peu. Cet accident nous fait réaliser qu’il faut profiter de la vie, car on ne sait jamais ce qui peut arriver. »

Fortin a su transmettr­e cette passion à tous les membres de sa famille. « Je n’ai manqué qu’un seul Daytona 500 depuis

1964 et c’est la ppandé

mie qui m’a empêché de m’y rendre. »

« LA VIE FAIT BIEN LES CHOSES »

En ce vendredi 27 août, Félix a soulevé la plaque honorant la mémoire de son cousin. Son nom sera le premier gravé sur la coupe.

« Si on peut s’exprimer ainsi, la vie fait bien les choses, de dire Martin Roy. Sa mémoire ne sera jamais oubliée. La cérémonie de remise de la plaque a été très émotive. »

Cette marque de reconnaiss­ance est destinée à la relève de la terre battue. Seuls les pilotes de 19 ans et moins, engagés dans la classe Sportsman, seront admissible­s.

De précieux commandita­ires dont Couillard Constructi­on, que dirige justement Jérôme Marion, ont contribué financière­ment à l’aventure. Près de 4000 $ ont été recueillis, somme partagée parmi les jeunes pilotes de la spécialité. Un beau geste.

« Je suis presque né dans une voiture de course, a souligné Félix, âgé de 16 ans. J’adore ce que je fais. Je tenais à remporter cette plaque. C’était ma seule chance de l’obtenir, car l’an prochain, je veux graduer chez les Modifiés. »

LE RÊVE AMÉRICAIN

Jérémy, de deux ans son aîné, est déjà bien implanté dans cette catégorie supérieure.

« Mon rêve, c’est d’aller courir aux ÉtatsUnis dans les championna­ts les plus relevés de terre battue, espère-t-il. J’adore travailler avec mon père et je souhaite qu’il soit à mes côtés très longtemps. »

La réputation de Martin Roy n’est plus à faire. Non seulement sur la terre battue, mais également sur l’asphalte en série NASCAR. Il a couru dans les séries Pinty’s, Camionnett­es Camping World et Xfinity.

« J’ai vendu mon équipement en NASCAR, explique-t-il, pour me consacrer à mes fils. Je suis très fier d’eux, et, comme leur père, ils ne ménagent pas les efforts pour réussir.

« La course automobile est un mode de vie. La beauté de la terre battue, c’est qu’on peut faire au moins une cinquantai­ne de courses par année.

« Moi, je suis chanceux puisque je compte sur l’appui depuis 20 ans de l’entreprise Gamache, le plus important vendeur de camions d’occasion en Amérique du Nord, conclut-il. Et comme je suis dans l’immobilier, j’ai du temps pour aller aux courses et pour exercer ma passion. »

 ?? PHOTOS LOUIS BUTCHER ET COURTOISIE ÉRIC PIVIN ?? Trois génération­s qui partagent la même passion pour la course automo
bile : Martin Roy (à gauche), ses deux fils (Félix et Jérémy) ainsi que le grand
père, Jean-claude Fortin.
PHOTOS LOUIS BUTCHER ET COURTOISIE ÉRIC PIVIN Trois génération­s qui partagent la même passion pour la course automo bile : Martin Roy (à gauche), ses deux fils (Félix et Jérémy) ainsi que le grand père, Jean-claude Fortin.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada