Le Journal de Quebec

Le gouverneme­nt encadrera le recours aux mères porteuses

- PATRICK BELLEROSE

Le gouverneme­nt Legault encadrera le recours aux mères porteuses dans le premier volet de sa réforme du droit de la famille qui touche plusieurs enjeux de filiation de même que la question d’identité de genre.

Présenteme­nt, aucun contrat ne protège les couples gais ou infertiles et les mères porteuses qui acceptent de porter un enfant pour eux. De tels documents sont considérés « nuls de nullité absolue » au Québec, ce qui pousse des couples à se tourner vers d’autres provinces, où la démarche est encadrée.

Avec le projet de loi du ministre Simon Jolin-barrette, déposé hier, les futurs parents et la mère porteuse auront désormais l’obligation de conclure une convention notariée.

Cette dernière ne pourra toujours pas être rémunérée pour son geste, mais elle pourra recevoir une compensati­on pour la perte de salaire encourue et un remboursem­ent pour les dépenses liées à la grossesse.

Et la mère porteuse conservera jusqu’au dernier moment le droit de se retirer du contrat. « Dans l’éventualit­é où une mère porteuse souhaitera­it se faire avorter en cours de route, ça lui appartient, c’est son choix », dit M. Jolin-barrette.

La mère aura sept jours après la naissance de l’enfant pour céder son lien de filiation, sans quoi elle et le donneur deviendron­t tous les deux parents.

Par contre, les parents d’intention ne pourront se défiler, que ce soit en raison d’une rupture dans le couple ou d’un handicap de l’enfant, par exemple. « [...] c’est un choix qu’ils font, ils décident de construire un projet parental, de faire en sorte qu’un enfant vienne au monde », a justifié le ministre.

DEUX PARENTS SEULEMENT

Québec risque toutefois de décevoir ceux qui souhaitent voir reconnu le concept de pluriparen­talité, par exemple dans le cas d’un couple de femmes et d’un père biologique, qui souhaitent tous les trois être reconnus comme parents.

« Nous faisons le choix de maintenir deux parents par famille », dit Simon Jolin-barrette, selon qui les études et la littératur­e n’ont pas fait la « démonstrat­ion que c’est dans l’intérêt de l’enfant d’avoir plus de deux parents ».

Le projet de loi permettra toutefois aux personnes trans d’inscrire sur l’acte de naissance la mention d’identité de genre, qui pourra être différente du sexe biologique. « Donc, l’identifica­tion par le sexe biologique demeure, mais on ajoute également, pour les gens qui le souhaitent, c’est important de le dire, c’est ceux qui le souhaitent, qui pourront être identifiés par leur genre », affirme Simon Jolin-barrette.

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