Le Journal de Quebec

La cheffe du PLQ panique

- DENISE BOMBARDIER denise.bombardier@quebecorme­dia.com

Mettons-nous un moment à la place de l’opposition libérale à Québec, qui, depuis un an et demi, assiste au triomphe dans les sondages du gouverneme­nt caquiste dirigé par François Legault.

Déjà que le balayage du PLQ par la CAQ lors de l’élection de

2018 avait traumatisé les libéraux. Avec ses 74 sièges, la CAQ remportait une majorité absolue, tandis que le PLQ n’obtenait que 21 sièges. De plus, avec leur 34 % de votes, les libéraux faisaient le plein de leur vote traditionn­el anglophone et allophone, et confirmaie­nt le déclin du vote francophon­e pour eux.

La cheffe libérale, Dominique Anglade, en réponse au long discours d’ouverture de la session parlementa­ire par François Legault, a tiré à boulets, rouges cela va de soi, sur le premier ministre. Elle exprimait ainsi la panique qui semble s’être emparée de son parti à un an des élections.

Car la popularité de la CAQ ne se dément pas.

Celle qui qualifie François Legault de « père autoprocla­mé de la nation québécoise » devrait faire l’économie de son vocabulair­e.

En politique, on ne joue pas avec le feu

LÉGITIMITÉ

Le premier ministre ne s’autoprocla­me pas chef de la nation, un terme qui s’applique plutôt aux dictateurs qui pratiquent des coups d’état. Monsieur Legault a toute la légitimité que lui confère un appui populaire sans cesse vérifiable dans les sondages à ce jour.

« La CAQ veut nous imposer une façon de penser. Nous, on veut écouter les Québécoise­s et les Québécois », assure Dominique Anglade. À ses yeux, François Legault force les Québécois à accepter « ses valeurs personnell­es ». « Quand tu ne penses pas comme le premier ministre, tu ne peux pas représente­r les valeurs du Québec », assure celle qui croit que François Legault entretient la peur chez ceux et celles qui « ne pensent pas comme lui ». La cheffe libérale parle de « danger imminent d’affirmer sa dissidence face à son gouverneme­nt ». Rien de moins.

Le premier ministre « s’est replié sur lui-même. Il est devenu […] autoritair­e. Le pouvoir lui est monté à la tête », déclame la cheffe de l’opposition.

Comment expliquer cet emportemen­t sinon par l’angoisse de sentir que le pouvoir va échapper encore une fois à son parti lors de la prochaine élection ? Dominique Anglade, qu’on ne pourrait guère traiter d’hystérique jusqu’à présent, dérape de façon spectacula­ire.

DIFFAMATIO­N

La cheffe de l’opposition dans sa diatribe, qui frôle la diffamatio­n personnell­e, annonce que les couteaux vont voler bas au cours de cette année électorale.

Une chose est grave dans sa performanc­e de cette semaine à l’assemblée nationale.

Dominique Anglade conforte ainsi tous ceux qui, dans les médias du Canada, traitent de raciste et autres mots finissant par « -phobe » le gouverneme­nt dirigé par François Legault.

On n’a qu’à consulter les réseaux sociaux où des Canadiens supposémen­t démocrates comparent le Québec à l’allemagne des années trente et François Legault à Hitler. Comme ce qui arrivait sous le règne du PQ.

Ce qui fait peur aux anti-québécois, ce qui les menace, c’est la force politique de la CAQ grâce à l’appui d’une majorité de francophon­es nationalis­tes, réunie derrière un premier ministre modéré et pas souveraini­ste. Le PLQ devrait mettre de côté ce type de déclaratio­n de guerre contre la CAQ, car les mots peuvent se transforme­r en maux politiques.

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