La victime alléguée désinhibée par une commotion cérébrale
La défense se base sur un expert pour tenter d’innocenter un ancien député
SALABERRY-DE-VALLEYFIELD | La victime alléguée d’un ex-député accusé d’agression sexuelle aurait plutôt elle-même amorcé les échanges, car elle était désinhibée après avoir subi une commotion cérébrale, a avancé la défense hier.
Si la théorie semble farfelue de prime abord, un spécialiste des commotions cérébrales est venu appuyer la thèse, expliquant qu’un tel choc peut affecter momentanément la personnalité, même de façon « extrême ».
« Il y a des gens pour qui c’est drastique, dramatique. En l’intérieur de 20 minutes, ils deviennent une tout autre personne [...] Ils vont poser des gestes inhabituels par rapport à leur comportement », a mentionné l’expert en neuropsychologie Dave Ellemberg, au palais de justice de Salaberryde-valleyfield, en Montérégie.
Il témoignait au procès de l’ancien politicien André Chenail, qui a plaidé non coupable à l’accusation d’agression sexuelle sur une quinquagénaire dont l’identité est protégée par une ordonnance de la cour.
REGAIN D’ÉNERGIE
Appelé à commenter la preuve présentée au tribunal, le Dr Ellemberg a estimé que la victime alléguée pourrait avoir subi un malaise vagal, soit une perte de conscience subite, causant la commotion cérébrale.
Il explique que certains changent « du tout au tout » et adoptent plutôt des comportements inadéquats dus à une désinhibition. La défense prétend que c’est ce qui se serait produit, selon ce qui a été soumis à la cour hier.
Selon le témoignage de M. Chenail, la femme aurait peu auparavant chuté après avoir consommé moins de deux verres de vin.
Après une vingtaine de minutes dans la salle de bain, la quinquagénaire serait revenue « en pleine forme », soutient-il, en ajoutant avoir été surpris de son état.
L’accusé dépeint la victime alléguée comme une femme entreprenante, qui les aurait déshabillés tous les deux avant d’amorcer la relation sexuelle.