Le Journal de Quebec

La culture qui fait peur

- SOPHIE DUROCHER sophie.durocher@quebecorme­dia.com

Dès que François Legault a annoncé que le cours D’ECR serait remplacé par un cours axé sur « la Culture et citoyennet­é québécoise », les accusation­s ont été lancées : « Encore un exemple de repli sur soi identitair­e ! »

Bordel ! Pourquoi chaque fois que les Québécois veulent affirmer haut et fort la force de leur culture, ils se font accuser d’être fermés ? On doit célébrer toutes les cultures, sauf la nôtre ?

Tous les peuples sur terre se pètent les bretelles...

PÉTONS-NOUS LES BRETELLES !

François Legault a déclaré : « On doit transmettr­e à nos jeunes plus de connaissan­ces sur notre histoire, sur notre culture ».

Mais pour Rose-aimée Automne T. Morin, chroniqueu­se à Radio-canada, ce discours « patriotiqu­e » et « nationalis­te », « ça fait peur ».

Elle a expliqué à la radio le matin : « Quelle référence on veut leur donner, quelle culture on veut leur enseigner ? Une dans laquelle le racisme systémique n’existe pas, où le 21e siècle est celui des Québécois ? Je ne suis pas en train de dire que François Legault a le plan machiavéli­que de former la jeunesse à son image, mais la question se pose quand même : quelle version de nous on veut enseigner ? »

Quelle version de nous ? Peut-être une version où l’on se valorise au lieu de s’autoflagel­ler, où l’on raconte nos forces, nos victoires, nos talents, nos conquêtes, nos réussites.

Puis celle qui s’est elle-même qualifiée de « woke effrayée » a continué : « On n’a pas beaucoup d’expérience pour se raconter sans angle mort et sans une trame narrative qui avantage un groupe plus qu’un autre et c’est ça qui fait peur… »

Vous êtes prévenus : si vous faites un cours sur la culture québécoise, il ne faudrait surtout pas que ce soit trop… québécois !

La vice-première ministre,

Geneviève Guilbault, a déclaré en entrevue à propos de ce futur cours : « Ça ne peut qu’être bénéfique – avec, bien sûr, une petite saveur chauvine : histoire, culture, fierté québécoise­s ».

Je vous le concède, le choix du mot « chauvin » était sûrement maladroit. Mais vous devriez lire les commentair­es hargneux qui lui ont été lancés (et l’éditorial d’émilie Nicolas dans

Le Devoir) !

Tous les peuples sur terre se pètent les bretelles, se vantant d’avoir vu naître ou accueilli des artistes exceptionn­els.

Mais au Québec, quand on veut aussi se vanter et être un petit peu chauvin (oh, pas beaucoup, juste un peu !), on se fait lancer des tomates.

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